Algérie

Nouveau multilatéralisme



Un G20 réglé à l'heure de Washington ' Sans la présence physique des leaders chinois et russe, Xi Jinping et Vladimir Poutine, qui interviendront par visioconférence, le sommet du G20 qui s'ouvre ce samedi à Rome, et qui rassemble normalement les plus puissantes économies mondiales, rappelle un peu le vieux temps de la guerre froide entre les blocs Est/Ouest. Aujourd'hui, même si les tensions géopolitiques et idéologiques qui ont marqué la seconde moitié du siècle dernier restent toujours perceptibles, c'est la guerre économique qui prend carrément le dessus dans les relations internationales. Une guerre sans merci qui met parfois face à face des pays de même bord. En témoigne cette récente crise des sous-marins entre Paris et Washington, en l'occurrence l'abandon par l'Australie d'un méga-contrat de sous-marins français qui a tourné au profit des Etats-Unis et qui a provoqué un choc rarement vécu dans les relations franco-américaines.Ainsi, lors de ce sommet, on discutera climat, un dossier toujours sur la table lors des récentes rencontres du G20, encore plus cette fois-ci vu la proximité du rendez-vous de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26), qui se tient à partir de dimanche 31 octobre à Glasgow en Ecosse, et le réengagement des Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat dès l'investiture du président Joe Biden. On parlera également, inévitablement, de la pandémie, et on réitérera l'engagement en guise de solidarité internationale à livrer les vaccins anti-Covid-19 « aux petits pays » pauvres et en développement. Mais, le débat réel, qui se focalise incontestablement sur l'économie mondiale, tentera de trouver un terrain d'entente entre les membres de ce club fermé, où les coups bas entre eux sont désormais monnaie courante.
Les Etats-Unis vont certainement imposer leur vision d'un nouveau multilatéralisme qui divise le monde en zones d'influences géostratégiques et reconfigure, selon les priorités américaines, les pays qui doivent jouer les rôles dominants ici et là, à l'exemple de la récente création de la nouvelle alliance, baptisée « Aukus », entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni dans la zone Indo-Pacifique. En l'absence des présidents chinois et russe, le président américain tient incontestablement la vedette lors de ce sommet du G20. Les projecteurs sont braqués sur tous ses mouvements à Rome et les micros suspendus à ses lèvres. Le « retour de l'Amérique » promis par le président américain lors de sa campagne électorale est bien effectif, mais pas comme l'imaginaient, ou le souhaitaient, ses alliés européens. Peut-on s'attendre sur ce plan à des frictions avec les pays européens qui cherchent eux à gagner leur souveraineté, tant militaire qu'économique ' Les antagonismes seront certainement étouffés lors de ce sommet, plutôt dominé par l'étalage impudique de la puissance des pays concernés dans un environnement mondial marqué par des difficultés énormes auxquelles se trouvent confrontés les « petits pays en développements », un qualificatif hautain tout trouvé par les puissances du G20, qui mettent à leur disposition le filet du Fonds monétaire international (FMI) pour leur venir en aide.


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