Algérie

Nouveau massacre de Palestiniens


La colère de Mahmoud Abbas Plus qu?un simple discours de campagne pour l?élection présidentielle, pour laquelle au demeurant il reste l?incontestable favori, Mahmoud Abbas, le tout nouveau président de l?OLP est redevenu hier celui que le monde entier connaissait sous son nom de guerre. Abou Mazen a recouru au langage du résistant pour dénoncer avec une extrême vigueur un nouveau massacre perpétré par l?armée israélienne dans la bande de Ghaza. Abou Mazen qui connait parfaitement les Israéliens pour n?avoir pas partagé l?euphorie suscitée par les accords de principe qu?il avait personnellement négociés et signés avec Israël en septembre 1993, s?en est pris hier à l?« ennemi sioniste », après la mort de sept Palestiniens dont un enfant par un obus de char israélien à Beït Lahya, dans le nord de la bande de Ghaza. « Nous prions pour les âmes de nos martyrs tombés aujourd?hui sous les obus de l?ennemi sioniste à Beït Lahya », a déclaré M. Abbas, lors d?un meeting électoral à Khan Younès. Les obus se sont abattus sur une ferme, selon des témoins. L?un des morts était un garçon de 11 ans, trois avaient 16 ans et deux autres 17. L?identité de la septième victime n?était pas connue dans l?immédiat. Treize autres Palestiniens, dont de nombreux enfants, ont été blessés, quatre d?entre eux se trouvant dans un état grave, a affirmé le médecin Saïd Joudah, directeur adjoint de l?hôpital Kamal Edwane à Beït Lahya. Les obus de char ont visé le secteur d?où étaient parties les roquettes palestiniennes, ont ajouté les témoins. Des habitations palestiniennes, situées près de la ferme, ont été endommagées par les obus, selon la même source. Des sources militaires israéliennes ont, pour leur part, affirmé qu?un obus de mortier palestinien s?était abattu sur la zone industrielle d?Erez, à l?entrée de la bande de Ghaza, faisant un blessé israélien. La radio militaire israélienne a, pour sa part, fait état de la chute d?une roquette palestinienne près d?un bus israélien sur une route menant à la colonie juive de Nissanit, dans le nord de la bande de Ghaza, faisant un blessé. L?Autorité palestinienne a condamné l?attaque israélienne à l?obus de char à Beit Lahya. « Nous condamnons cet énorme crime », a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Nabil Chaath. Le ministre chargé des Négociations, Saêb Erakat, a, pour sa part, dénoncé une « escalade israélienne, susceptible de compromettre la prochaine élection palestinienne ». Signalons que Mahmoud Abbas a publiquement condamné lundi ces opérations de la résistance palestinienne, conséquent avec son opposition à la militarisation de l?Intifadha palestinienne qu?il soutient par ailleurs. « On m?a demandé aujourd?hui mon avis sur les attaques à la roquette et j?ai répondu que je les condamne quel que soit leur auteur, car l?expérience a démontré qu?elles chutent, la plupart du temps, dans le désert ou sur nos maisons, tuant nos fils », a déclaré M. Abbas lors d?une rencontre à Ghaza avec des représentants de syndicats professionnels. Parlant à des journalistes avant la rencontre, M. Abbas a refusé de revenir sur les déclarations qu?il avait faites dimanche dernier, appelant à l?arrêt des tirs de roquettes, comme le réclamaient des groupes armés dans un communiqué diffusé à Ghaza. « Tirer ces roquettes n?a pas d?utilité. Ces roquettes ne touchent que notre peuple et entraînent des agressions (israéliennes) et je ne m?excuserai pas, pour les déclarations de dimanche », a-t-il dit. Les derniers décès portent à 4668 le nombre de personnes tuées depuis le début de l?Intifadha, fin septembre 2000, dont 3623 Palestiniens et 970 Israéliens. Telle est la situation imposée par Israël et qui ne surprend absolument personne parmi les dirigeants palestiniens, persuadés qu?Israël allait saboter le scrutin du 9 janvier prochain. Il ne s?agit pas de voler les urnes ou fermer les bureaux de vote, mais fermer les voies d?accès et multiplier les contraintes. Tout cela pour éviter que l?on parle de l?après-élection. Car il doit y en avoir un, et c?est normalement le reour à la table des négociations.
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