Algérie

Nouveau décret En finir avec l'anarchie des dos-d'âne


Ils sont partout sur les routes du pays. A l'intérieur et à l'extérieur des villes, les «ralentisseurs» qui quadrillent les routes sont devenus trop nombreux et encombrants. Ils sont utilisés souvent avec excès pour lutter contre les chauffards et sont censés parer aux risques des accidents de la route. Rares sont les agglomérations situées sur les grands axes routiers qui ne sont pas dotées de dos-d'âne pour dissuader les chauffards et les amateurs de la vitesse. Leur installation qui n'obéit à aucune étude préalable intervient, parfois, au lendemain d'un accident meurtrier et après une protestation ou une émeute populaire. Leurs formes et leurs épaisseurs varient d'une ruelle à l'autre, d'une région à l'autre. On y trouve des dos-d'âne aux normes mais les automobilistes ont parfois affaire à de «véritables montagnes» sur les routes. Les exemples sont nombreux. Réalisés en béton bitumineux ou en matière plastique, ils constituent, faute de signalisation adéquate, souvent un danger pour la circulation routière. Sur les grands axes routiers comme la rocade des Hauts Plateaux, on y trouve parfois de véritables «dos de chameaux», non signalés, sur un alignement droit de plus de 8 km de longueur. Censés protéger les populations locales des chauffards, ils constituent un danger pour les automobilistes. Beaucoup d'accidents meurtriers ont été provoqués par des dos-d'âne installés en fin de journée, sans préalable, sur une route à grande circulation par la commune ou la population. Les «ralentisseurs» causent des dégâts aux voitures. Face à l'augmentation du parc automobile et le non-respect du code de la route par les chauffeurs, les dos-d'âne sont devenus, ces dernières années, la solution efficace entre les mains des autorités et des populations pour obliger les automobilistes à freiner au passage d'une agglomération ou à proximité d'un établissement scolaire. Tous les jours, dans les cités, on croise des chauffeurs qui passent à 100 km/h devant un établissement scolaire dont les alentours grouillent d'enfants. Mais la prolifération anarchique des dos-d'âne symbolise aussi l'absence de l'Etat et son incapacité à lutter efficacement contre les accidents de la route qui ont tué, en 2007, plus de 4.000 personnes. Devenus encombrants, les «ralentisseurs» sont, désormais, réglementés par le gouvernement. Un décret exécutif publié au «Journal Officiel» détermine les conditions de leur implantation et les autorités habilitées à en décider. L'implantation de «ralentisseurs» doit faire, désormais, l'objet d'un arrêté du wali et leur réalisation est du ressort des services de la commune, selon le texte. Les populations ne sont plus autorisées à en construire, même lorsque les autorités locales ne répondent pas favorablement à leur demande d'implanter des «ralentisseurs». Les citoyens peuvent demander aux autorités leur implantation, mais ils doivent présenter un dossier d'étude volumineux contenant des informations difficilement accessibles comme le trafic journalier moyen et le plan de circulation. Signé par trois ministres (Travaux publics, Intérieur et Transports), le décret prévoit la création d'une commission «dos-d'âne» dans chaque wilaya constituée des directeurs des Travaux publics, des Transports, de l'Habitat et de l'Urbanisme, de représentants de la police et de la gendarmerie et des élus locaux. Le décret définit également les panneaux de signalisation avancée du «ralentisseur».
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