Algérie

Nouveau coup dur pour le dinar



En l’espace d’une année et demie, la monnaie européenne est progressivement passée de 105 DA à 145 DA sur le marché parallèle de la devise, soit environ 40% de dépréciation sur cette période. Sur le marché interbancaire étroitement encadré par la Banque d’Algérie, le dinar algérien a également fortement chuté, passant d’environ 90 DA à 106 DA pour un euro.
La chute de la parité du dinar par rapport à la monnaie européenne s’explique en grande partie par l’obligation faite à tous les importateurs, sans exception, de recourir à la formule du crédit documentaire qui exige, comme on le sait, une mobilisation préalable des ressources financières nécessaires au paiement des marchandises et services objets de commandes d’importation. Cette exigence incontournable contraint les importateurs à ratisser les devises nécessaires au paiement des marchandises importées sur le marché informel, fortement sollicité pour la circonstance. Ce dernier n’arrivant pas à satisfaire cette subite forte hausse de la demande en euros, a réagi en renchérissant le cours de la monnaie européenne au moyen de laquelle sont payées environ 80% des importations algériennes. La raréfaction de l’euro –récemment suivie par celle du dollar américain – ainsi déclenchée est malheureusement en train de s’exacerber au détriment du dinar sous l’effet du recul de l’offre clandestine de devises en provenance de l’émigration et des coups portés par les forces de l’ordre à certains gros opérateurs du marché informel, notamment à Alger.
Le recul de l’offre en euros arrive à une période de grande incertitude causée par une subite poussée de l’inflation. Et l’ébullition politique et sociale qui risque d’affecter le pays a, par ailleurs, contribué à déséquilibrer encore plus le marché de la devise, où l’euro est perçu par les gros détenteurs de dinars comme une monnaie refuge qu’il est préférable d’avoir par ces temps de forte inquiétude exacerbée par certaines maladresses des pouvoirs publics, comme celle consistant à annoncer l’émission de billets de 2000 DA, preuve, s’il en fallait une, du retour de l’inflation et de la dérive du dinar.
C’est ce qui explique en grande partie la dépréciation précipitée de la monnaie algérienne qui a perdu pas moins de 20% de sa valeur depuis le début de l’année en cours, passant de 125 DA pour 1 euro en janvier 2011 à 145 DA pour 1 euro aujourd’hui. Un record historique est ainsi atteint.
L’offre en euros étant pour diverses raisons en régression alors que la demande incompressible en devises induite par la formule du crédit documentaire et les besoins des voyageurs (touristes, omra et hadj) est en constante hausse, la dépréciation du dinar par rapport à l’euro a toutes les chances d’atteindre de nouveaux records.


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