La démocratie comme facteur contributif à la lutte contre le terrorisme ' C'est le thème d'une conférence internationale tenue à Alger. Qu'en est-il pour ce qui concerne notre classe politique. Positions homogènes ' Proches du pouvoir, nous disons (convaincus ou non) que nous sommes dans une démocratie. Il en est de même pour ce qui concerne l'Etat de droit.Evidemment, loin du pouvoir et plus proches de l'opposition, nous disons exactement le contraire, à savoir que nous ne sommes ni dans une démocratie ni dans un Etat de droit. Sommes-nous dans une démocratie achevée ' Dans une démocratie tout court ' Sommes-nous dans un Etat de droit à la construction achevée ' Sommes-nous dans un Etat qui bafoue tous les droits ' La paix est-elle revenue ' Oui pour ceux qui sont proches du pouvoir. Absolument non pour ceux qui sont proches de l'opposition.Nous sommes en conséquence dans deux Algérie extrêmes. Pas la même vision. Pas les mêmes contenus pour les mêmes concepts. Démocratie pour les uns, dictature pour les autres. Quand nous sommes gentils, nous disons autoritarisme pour ne pas dire dictature. Si nous sommes dans une démocratie, pourquoi alors des réformes politiques ' Si nous sommes dans un Etat de droit, pourquoi alors des réformes ' Que restera-t-il alors à faire 'A chaque fois que le Président veut convaincre (parce qu'il est lui-même convaincu) que la paix est revenue, que nous avons mis en place la démocratie et l'Etat de droit, ceux qui sont proches de l'opposition disent «qu'il chante tout seul». Si la paix signifie qu'il n'y a plus de massacres des populations, que diraient les familles des membres des forces de sécurité qui continuent encore à tomber ' La paix serait-elle revenue parce que les institutions ne s'effondreront jamais ' Là encore, les visions construites sur les mêmes concepts varient dans leurs contenus en fonction de la distance au pouvoir et à l'opposition.Quel dialogue serait possible pour parvenir à un consensus sur la même feuille de route ' Remontons dans le temps et prenons pour exemple deux courants carrément opposés. Djaballah disait que le paysage politique devrait être débarrassé de tous les partis laïcs et alors la concurrence sera organisée entre les équipes d'hommes les mieux à même d'appliquer le projet islamiste qui devra être le même pour tous. A l'inverse, c'était feu Hachemi Cherif qui disait le contraire, à savoir qu'il faudrait débarrasser le paysage politique de tous les partis islamistes. Les deux ont peut-être raison, chacun dans son propre système référentiel.Les alternances ne seront pacifiques que dans le même paysage politique. Les deux courants adoptent le concept de République. République se différencie de royaume. Peut-il y avoir une alternance entre les deux systèmes sans que ne soit provoqué un séisme ' Peut-il y avoir une démocratie quand il ne saurait y avoir continuité dans les grandes politiques de l'Etat ' Lors du dialogue «HCE-Djaballah», enfin, au bout de cinq heures de discussion, Djaballah finit par accepter que des partis laïcs (ou occidentalisés) participent à l'Assemblée nationale mais à une condition, ajoutait-il, c'est qu'au dessus du Conseil constitutionnel, siège un conseil d'oulémas chargé de contrôler la conformité des lois à la charia.Depuis, avons-nous enregistré des renoncements ' Revenons à notre thème. Alors, si on admet que nous n'y sommes pas encore (démocratie et Etat de droit), il ne serait pas logique d'évaluer toute décision venant d'en haut à l'aune de la démocratie, par contre, il est possible de la faire à l'aune du processus de construction de la démocratie. Dans ces conditions, il faudrait reconnaître que nous sommes dans un processus peut-être lent, trop lent, de démocratisation qu'on appellerait processus de transition et demandons à ce que la poursuite de la conduite des affaires de l'Etat se fasse dans le cadre d'une transaction.Pourquoi pas en définir les balises dans le cadre du projet de conférence du consensus proposé par le FFS et nous avons en principe dépassé l'époque de la langue de bois et celle de la puissance du verbe au profit du dialogue et des engagements. En principe. Nous avons en principe dépassé l'époque des visions politiques éradicatrices de l'ennemi idéologique. En principe.
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Posté Le : 18/09/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bachir Medjahed
Source : www.lnr-dz.com