Algérie

"Nous voulons un vrai changement"



Les Bordjis et les M'silis ont été au rendez-vous de leurs marches hebdomadaires malgré le jeûne et une forte chaleur. Hier, les rues des capitales des Bibans et du Hodna ont été le théâtre de marches et de rassemblements, comme chaque vendredi depuis le début du mouvement populaire le 22 février dernier. À Bordj Bou-Arréridj, plusieurs milliers de citoyens ont manifesté, au centre-ville et aux abords de Ksar Echaâb (Palais du peuple), bâtiment emblématique devenu le point de ralliement des manifestations. "Nous poursuivrons les marches et les manifestations durant et après le Ramadhan", a affirmé un manifestant accosté au hasard durant la marche. C'est une réponse à ceux qui misent sur l'essoufflement de la mobilisation qui est restée intacte. Les Algériens ne sont affectés ni par le jeûne ni par la chaleur, l'autre facteur redouté. "C'est vrai qu'il fait chaud et que nous jeûnons, mais nous voulons prévenir le régime que la mobilisation continue et qu'il n'y aura pas d'entracte pour le mouvement", a ajouté, une vieille femme portant une pancarte sur laquelle est écrit en arabe : "Si vous croyez que nous sommes sortis pour le pain, vous vous trompez !". "C'est pour notre dignité", s'exclame sa petite fille pour mieux nous expliquer le sens de cette phrase.Les marches de ce vendredi ont, aussi, été l'occasion pour entendre les réactions de la rue à la dernière offre de dialogue émise par le chef de l'Etat par intérim puisque, jusque-là, seules quelques formations politiques ont réagi. Des formations qui ont rejeté la proposition de Bensalah.
La rue a, également, opposé une fin de non-recevoir. "Nous sommes déterminés à poursuivre le combat pacifique jusqu'au démantèlement du système et à l'instauration d'une République démocratique", a-t-on scandé à Bordj Bou-Arréridj et à M'sila. "Nous refusons Bensalah", "Non au plan du pouvoir sans le peuple", "Le hirak continue", "Pourvoir dégage", ont aussi scandé les manifestants.
Ils rejettent notamment la présidentielle convoquée le 4 juillet par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, ancien fidèle de M. Bouteflika. Un processus fortement appuyé par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah.
"Dégagez tous !", "Il n'y aura pas d'élection le 4 juillet", ont notamment scandé les manifestants. Les arrestations-incarcérations de figures importantes du pouvoir de l'ancien président n'ont pas fait oublier aux contestataires les principales revendications du mouvement, dont une véritable transition démocratique. En marchant en masse en ce premier vendredi de Ramadhan, sous une forte chaleur de surcroît, les manifestants ont aussi délivré un message d'une nette clarté : "Le peuple veut un vrai changement."
Chabane BOUARISSA


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