Algérie

«Nous voulons nos droits»


Les marins d'International Bulk Carriers (IBC), filiale du groupe CNAN, souffrent le martyre. Après avoir tenté vainement de trouver une solution par la voie du dialogue avec les pouvoirs publics, les marins optent pour la protestation dans la rue.
C'est devant le ministère des Transports qu'ils ont tenu, hier, un sit-in pour exiger le versement de leurs salaires bloqués depuis plus d'une année. Les représentants des marins d'IBC ont demandé une audience au ministre dans la mesure où les négociations avec le directeur de la marine marchande n'ont pas abouti. Mais c'est l'inspecteur général qui les a reçus, pour leur proposer encore une fois l'embarquement provisoire en travaillant pour d'autres compagnies. Cette proposition avait déjà été refusée par les marins. Les ex-otages du MV Blida en Somalie et leurs collègues contestent l'opération de redéploiement des marins. «C'est de la poudre aux yeux. Par cette opération, les responsables veulent nous disperser pour étouffer notre protestation. Dans le milieu maritime, les gens ne se rencontrent pas», a mis en garde Naffaâ Hanouche, officier du vraquier MV Blida. Ce dernier estime que ces mesures prises par le ministère des Transports ne servent qu'à briser l'élan de solidarité des marins. Abattus, les marins ont déclaré hier qu'ils ne vont pas faire marche arrière. «Que des promesses», disent-ils. Ils déplorent le blocage de l'argent du social ; ils vivent dans des conditions insoutenables. «Nous sommes devenus des mendiants», regrette l'un d'eux. Un autre propose à  ses collègues de solliciter les instances internationales pour une éventuelle aide humanitaire. Outre les difficultés financières, les protestataires sont affectés par la mort de deux de leurs collègues, victimes d'un arrêt cardiaque. «Ils ont beaucoup souffert. Ils sont endettés jusqu'au cou. Ils ont subi des pressions terribles», témoigne l'un d'eux.
Les ex-otages du MV Blida souffrent doublement. Sans salaire, sans indemnisations, sans prise en charge après tout ce qu'ils ont enduré pendant plusieurs mois en Somalie. «Ce que j'ai passé en Somalie n'est rien par rapport à  ce que je subis maintenant», déclare M. Hanouche, regrettant l'attitude du directeur de la marine marchande qui leur a déclaré qu'il n'était pas au courant du blocage de leurs salaires. Ainsi, «l'opérateur saoudien a versé les salaires des Philippins, des Indonésiens, des Jordaniens et des Ukrainiens mais pas ceux des Algériens», regrette M. Hanouche. Les marins ont décidé de tenir un sit-in permanent jusqu'à l'obtention d'un engagement écrit du ministre des Transports. «J'ai passé 11 mois en Somalie. à‡a ne me dérange pas de dormir ici, sur le trottoir, pendant une dizaine de jours», s'engage M. Hanouche. Ses confrères promettent de ne pas aller voter le 10 mai prochain. «Qu'ils nous donnent nos droits d'abord», lancent-ils. 


 
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