Algérie

"Nous voulons libérer l'Algérie de l'ennemi de l'intérieur"



Un tsunami humain a déferlé hier, à Bouira, lors du 20e acte des marches populaires contre le système et ses symboles. Des dizaines de milliers de manifestants, plus de 120 000, selon des estimations officielles, ont commémoré le 57e anniversaire de l'Indépendance en exigeant une "indépendance effective" du pays et de ses institutions. "Il y a 57 ans, on s'est libéré du joug de l'armée française, et désormais, on veut se libérer de la mafia qui nous gouverne et qui a bradé le pays", dira Taoudiat Mohamed, coordinateur local du Cnapeste. Il est vrai que la marche d'hier, à Bouira, avait des allures de fête d'indépendance tant le mot liberté était de tous les slogans. "Libérez l'Algérie", "Libérez la justice", "La liberté pour tous les détenus d'opinion" ou encore "On arrachera notre liberté à n'importe quel prix" ont été scandés tout au long de la grande marche d'hier. La détermination à en finir avec le système actuel, il faut bien le dire, intacte et inébranlable, et même les températures infernales enregistrées hier à Bouira (47 degrés à l'ombre) n'ont pas eu raison de la volonté du peuple à se débarrasser du système. "La mobilisation d'aujourd'hui (hier, ndlr) est tout simplement grandiose. Ni les tentatives de division ni la répression policière et encore moins la contre-révolution orchestrée par le pouvoir n'ont été d'une quelconque efficacité contre le peuple et ses aspirations", s'est félicité Ahcen Guttetaf, un élu FLN ayant rejoint la révolution dès le début. Pour d'autres manifestants, "l'autisme" du pouvoir actuel incarné par le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, doit cesser. "L'institution militaire, à travers son chef, doit respecter la volonté de tout un peuple. Elle s'est érigée en garante de notre révolte et, par la suite, elle a fait volte-face. Nous considérons cela comme étant une trahison", déplore un militant FFS. La justice a été également épinglée par les marcheurs, l'accusant d'être "instrumentalisée" et d'avoir "trahi" l'engagement pris au lendemain de la révolte du 22 février. "En cette date du 5 Juillet, nous réclamons une justice indépendante qui applique les lois de la République et non les injonctions de l'institution militaire", insistera le père d'un des détenus de la ville de Haïzer, incarcéré à la prison d'El-Harrach pour avoir brandi l'emblème amazigh.
R. BOURAHLA


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