Algérie

"Nous voulons faire des formations utiles"



Nous sommes en train de réfléchir à d'autres centres d'excellence avec d'autres entreprises économiques nationalesLe ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, aborde la session professionnelle du 25 février avec optimisme quant aux moyens pédagogiques et techniques mis pour la circonstance. Mohamed Mebarki insiste sur la relation qui anime le secteur avec les opérateurs économiques nationaux dans le cadre d'un partenariat enrichissant sur tous les plans y compris par rapport à la nomenclature nationale des filières et des spécialités qui fait l'objet d'une actualisation à laquelle lesdits partenaires participent.
L'Expression: Pouvez-vous nous expliciter cette nouvelle session de formation et de l'enseignement professionnels qui sera inaugurée le 25 février de l'année en cours' Est-ce qu'il y a de nouveaux produits et quelle est la nouvelle stratégie de votre tutelle pour répondre aux besoins de l'économie nationale'
Mohamed Mebarki: C'est une vaste question, surtout que cela est intimement lié à la rentrée professionnelle et aussi à la stratégie du secteur. C'est un peu large, mais on va commencer par la stratégie, son objectif et la politique en matière de formation et d'enseignement professionnels qui vise d'abord à améliorer la qualité de la formation professionnelle. A ce titre, on agit sur un certain nombre de voies et d'axes. D'abord la formation des formateurs et l'actualisation de leurs connaissances et compétences. Il faut que les formateurs soient à jour tout le temps par rapport au développement économique d'abord et au développement des technologies, des techniques et des métiers.
Le deuxième axe qui vise à atteindre cette amélioration de la formation et de l'enseignement professionnels, c'est celui de la méthode et les techniques pédagogiques. Aussi, cela se pose en termes d'amélioration et de renouvellement et actualisation des équipements technico-pédagogiques pour nos stagiaires. Le troisième axe, c'est le développement des moyens infrastructurels et matériels. En fait, nous avons en notre disposition à raison de 1200 établissements, instituts nationaux, centres de formations et instituts de l'enseignement professionnel (IEP), ainsi qu'un réseau pédagogique qui participe à l'ingénierie pédagogique. Ensuite, dans notre politique on axe beaucoup notre action sur le partenariat avec la sphère socio-économique et en particulier avec les entreprises. Donc, ce partenariat là, permet d'impliquer le partenaire qui est l'entreprise économique à la définition des besoins en termes de chiffres et d'effectifs, de définir aussi les spécialités dont cette sphère économique à besoin et les intégrer également dans le travail technique et pédagogique que ce soit pour les contenus ou les programmes.
Ce partenariat avec les entreprises économiques permet également de développer et d'organiser des stages pratiques professionnels et réels, et permettre de développer la formation liée à l'apprentissage. Celui-ci se passe à 80% dans une entreprise économique sur une base réelle et ce qui reste, c'est un enseignement théorique dans les centres de formations. Voilà donc, un nombre d'actions qui repose sur un partenariat, lesquelles sont vues chez nous comme des actions prioritaires.
Le partenariat avec les entreprises économiques nous permet également de réserver et de dédier les établissement qui relèvent de notre secteur à des bassins industriels, des zones et activités industrielles donnés et mettre également le montage et le développement d'établissements en partenariat. Ce sont des établissements que l'on appelle centres d'excellence avec des entreprises économiques dont les activités portent sur des secteurs et des domaines stratégiques du pays. C'est l'objectif de ce partenariat pour que les entreprises économiques essayent d'être des leaders dans leurs domaines.
Peut-on avoir des exemples saillants dans ces domaines de partenariats avec les entreprises économiques nationales'
Oui, bien sûr. Des exemples comme ça, il y en a au niveau de Rouiba avec Schneider, un institut d'excellence de l'énergie et de l'électricité et de l'automatisme industriel. Il est de même avec ce que l'on monte avec Cosider et d'autres entreprises comme Lafarge etc. Egalement dans le domaine des travaux publics et de la construction comme c'est le cas à El Harrach et aussi avec les secteurs de l'agroalimentaire et de l'agriculture dans sept wilayas où le potentiel agricole est quand même élevé tels qu'à El Oued, Biskra, Mascara, Oran. Et il y en a d'autres que nous sommes en train de faire monter au fur et à mesure. Toujours en termes d'exemples, nous avons monté des centres d'excellence en rapport avec le numérique, la téléphonie avec Algérie télécom à Bou Ismaïl dans la wilaya de Tipasa. Nous sommes en train de réfléchir à d'autres centres d'excellence avec d'autres entreprises économiques nationales, comme c'est le cas pour l'électronique et la plasturgie à Benimerad dans la wilaya de Blida et d'autres sur lesquelles nous sommes en train de travailler en ce moment.
Votre secteur est très sensible de par ce qu'il englobe comme dimension sociale et économique à la fois. Il répond à un besoin de former une ressource humaine qualifiée, à savoir la jeunesse, mais aussi un secteur pourvoyeur d'un marché d'emploi extraordinaire. Y a-t-il une étude qui se fait en adéquation avec la sphère économique pour exploiter ce potentiel'
C'est l'objectif qu'engage le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Nous sommes tenus, voire responsables aux côtés de deux autres segments éducatifs algériens, c'est de participer à la prise en charge des jeunes et d'un autre côté le ministère est chargé de la formation qualifiée pour répondre aux besoins de l'économie de notre pays. En fait, on parle de double objectif, mais les choses sont liées, les unes aux autres. Nous voulons faire des formations utiles, et ce que j'appelle une formation utile, c'est de permettre à ceux qui s'inscrivent chez nous de détenir un diplôme et s'intégrer avec ces compétences là, dans le monde professionnel très vite et très facilement. Et de l'autre côté, on est appelé à former une ressource humaine dans le monde socio-économique pour le développement de l'économie nationale. On peut dire que les choses sont liées, notre stratégie c'est de travailler avec une recherche permanente entre le marché du travail et aussi les besoins de l'économie. C'est avec cette logique qu'on pourra résoudre l'équation consistant en la facilitation à l'employeur de puiser dans notre réservoir de diplômés de chez nous et en même temps continuer à former une ressource humaine qualifiée. Depuis quelques trois ou quatre années il y a eu 240.000 à 250.000 diplômés par an, c'est quand même une contribution importante pour le fonctionnement de notre économie surtout que ces diplômés sont partagés entre techniciens et techniciens supérieurs et ceux qui ont un diplôme de CAP, ce n'est pas rien, c'est une bonne contribution en matière d'effectif qui est en train de s'améliorer. Nous travaillons en adéquation avec les réalités du marché, nous sortons des diplômés de formation professionnelle très vite sur un poste de travail ou à monter des activités à travers des dispositifs dont dispose l'Etat comme l'Ansej et Cnac, ou vers leurs parents, parce qu'on ne forme pas uniquement et on ne donne pas uniquement les diplômes à ceux qui veulent s'orienter vers le monde du travail, mais aussi en termes d'entrepreneuriat, on forme aussi pour encourager les jeunes à aller investir et compter un peu sur eux-mêmes et sur leur génie, c'est-à-dire monter des activités qui leur sont propres.
Qu'est-ce qu'elle a comme spéciale la session du 25 février en termes de nouveautés quant aux spécialités censées être en parfaite osmose avec les mutations que connaissent l'économie et l'industrie nationales'
La session de février est une session complémentaire à la session de septembre, elle est complémentaire en ce sens que ceux qui sont venus du monde scolaire veulent beaucoup revenir au système éducatif et à l'enseignement général classique. Il y a un paquet de jeunes qui n'ont pas pu rejoindre la première session. La deuxième session est une occasion pour permettre à ceux qui n'ont pas pu rejoindre les instituts et les centres de formation d'avoir cette possibilité de le faire. Et puis les formations chez nous ne sont pas toutes annuelles, il y en a qui sont en nombre impair, c'est-à-dire en semestre, il y a des formations de 6 mois, ce que l'on appelle des formations courtes, ce qui justifie le fait d'une deuxième session qui reprend une autre. C'est important, parce que jusque-là ça à permis d'inscrire 200.000 demandeurs et comme effectif. Pour vous dire, que jusqu'au 11 février on a enregistré qu'il y a eu des inscriptions qui avoisinent les 110.000 nouveaux pour cette session, c'est important quand même. Il faut dire aussi que les jeunes attendent le dernier jour pour s'inscrire. Maintenant par rapport à la préparation de cette session, on a mobilisé tous les moyens que nous avons, et on a en plus décidé d'ouvrir 20 établissements, des instituts nationaux et des Cfpa qui ont été créés pour ce mois de février, ils ont même été budgétisés. Ça c'est la première chose en matière de contribution dans le cadre de la préparation de la nouvelle session de février en termes de moyens et en termes d'infrastructures.
Nous sommes en train de recruter aussi 2000 formateurs qui viendront s'ajouter aux 28.000 qui existent actuellement. Nous avons acquis évidemment des matériels technico-pédagogiques pour cette rentrée et on pense à des avancées certaines qu'avec tous ces moyens et matériels et des actions pédagogiques par rapport à de nouvelles spécialités qui viennent compléter celles qui ont été créées durant la session précédente, à savoir la session de septembre. Pour ainsi dire, en ce qui concernes les spécialités dont dispose le secteur cette année, on dénombre 370 spécialités au niveau national qui sont énumérées dans la nomenclature nationale des filières et de spécialités qui englobent 460 spécialités. Nous considérons que c'est important. Il y a aussi 150 spécialités ouvertes à l'échelle nationale que l'on appelle des formations courtes où l'on n'exige pas un niveau scolaire. Il y a aussi des spécialités qui ont trait au diplôme de technicien supérieur qui nous pose un sérieux problème lié aux moyens, je peux dire qu'il y a une pression sur ce genre de diplôme. Des instituts nationaux sont faits pour ça, on les accueille, comme le concours exige le niveau terminal et on sait que 50% sont des bacheliers qui réussissent aux concours, mais les 50% qui restent ne l'obtiennent pas. C'est dire que nous enregistrerons beaucoup de demandes pour les inscriptions au concours de technicien supérieur. Nous avons mobilisé tous nos moyens pour faire face aux demandes en ouvrant des services détachés au niveau des Cfpa sur le plan pédagogique, scientifique et technologique. Donc, nous sommes en train de préparer les moyens humains, c'est un axe important et surtout on compte beaucoup sur les médias aussi pour apporter leur contribution dans ce sens avec nous en matière d'information et de communication à l'adresse des jeunes, de leurs parents et à l'adresse de la société. De façon générale, tous les moyens sont mobilisés pour faire une bonne rentrée qui soit complémentaire à celle de septembre.
Parlez-nous un peu de la nomenclature nationale des filières et des spécialités. Est-ce que cette nomenclature a été revue et actualisée pour qu'elle soit en adéquation avec les transformations dont fait l'objet l'économie nationale dans toute expression'
Oui, on va en parler de la nomenclature nationale. Déjà il y a plein de filières et de spécialités qui sont intégrées. Il faut rappeler qu'il y a plus de 440 spécialités. C'est dire que même si on rate, on n'a pas raté grand-chose.
Il y a un héritage, n'est-ce pas' Il y a des métiers qui sont en déphasage avec la nouvelle donne économique et du marché. Qu'en pensez-vous'
Certes, il y a un héritage. Mais cette nomenclature est en train de s'améliorer et de s'enrichir pour ne pas dire tous les jours, mais tous les ans. Toutes les spécialités nouvelles sont introduites dans la nomenclature; Nous avons beaucoup de moyens pour enrichir cette nomenclature. Généralement la demande vient des opérateurs économiques soit à travers les commissions des wilayas, les secteurs et les entreprises économiques et des commissions de partenariat et les walis au niveau national et surtout le conseil du partenariat. Aussi, nous traitons également dans le cadre de partenariats que je viens de soulever avec les opérateurs pour enrichir cette nomenclature nationale des filières et des spécialités.


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