Algérie

«Nous voulons acheter les loges»


Les concierges sont revenus à la charge pour réclamer leur régularisation.Un rassemblement a été organisé, dans la matinée d'hier, devant le ministère de l'Habitat à l'appel du Collectif des concierges d'Alger. Le président du Collectif, Eddalia Abdelkader, aurait été malmené au commissariat, où un document du ministère de l'Habitat lui a été remis. «Personne n'a voulu nous recevoir au ministère de l'Habitat. C'est au commissariat que notre délégué s'est vu remettre un document de la direction de la gestion immobilière, où il est stipulé que nous n'avons plus aucun droit sur ces loges de conciergeries et qu'il faut s'adresser dorénavant aux services des Domaines.
Mais pour voir le directeur de cette administration, il a fallu qu'ils se fasse accompagner par le commissaire divisionnaire», déclare Mohamed qui regrette ce «mépris affiché» du ministère après «cet énième rassemblement et une énième baffe». Les protestataires regrettent que des concierges sans ressources soient toujours menacés d'expulsion. «Le plus grand nombre de concierges se trouvent à Alger-Centre. Nous avons pu recenser plus de 4600 dans la seule wilaya d'Alger. Après le décès des concierges, leurs enfants n'auront aucun droit sur ces studios aménagés après des années d'occupation», relève un protestataire, dont la mère occupe la loge depuis la fin des années 1960.
Expulsions des concierges
«Une dame, qui habitait au boulevard Dr Trolard, a été expulsée en 2011. Elle est dehors, au Kettani, avec ses quatre enfants en bas âge. Une autre a été expulsée en 2006. Ces actions ne vont-elles jamais s'arrêter ' Nos mères ont entre 65 et 75 ans. Engagées pour les premières d'entre elles en 1957 et 1958, elles sont méprisées. L'Etat algérien s'en est séparé après les premières concessions des biens publics immobiliers. Elles sont traitées comme des malpropres. C'est plus dur qu'au temps où les colons leur collaient le mot infâme de ??fatma''», s'indigne un jeune du collectif, obligé de rester chez sa mère malgré ses demandes de logement social. L'OPGI aurait régularisé, durant les années 1980, quelque 600 concierges.
L'opération, lancée après la cession des biens, a été abandonnée et les occupants des conciergeries vivent sous la menace d'une expulsion.«L'Etat a régularisé, au début de l'opération des concessions, 600 concierges. Cette opération devrait bénéficier aux autres femmes. Certaines personnes qui avaient des entrées à l'OPGI ont pu acquérir ces loges pour les revendre par la suite. Certaines ont été transformées en magasins. Nous, nous voulons juste un toit», signale le président du Collectif, Eddalia Abdelkader, reçu par le directeur des Domaines. «Le directeur général des Domaines de la rue Hamani m'a assuré qu'il aller envoyer des lettres aux ministères de l'Habitat et de l'Intérieur, sans plus», s'indigne M. Eddalia.
La direction de la gestion immobilière du ministère de l'Habitat dans son envoi signale que les loges de conciergeries sont «considérées comme parties communes au même titre que les terrasses, les cages d'escalier et les caves dépendant des immeubles». «Tous ces biens immobiliers ont fait l'objet de cession dans l'indivision aux copropriétaires des immeubles, en vertu des dispositions de la loi 81-01 du 7 février 1981, modifiée et complétée relative à la cession des biens immobiliers. En conséquence, et en vertu de la loi sus-mentionnée, ces biens ne sont plus considérés propriété de l'Etat et, de ce fait, ils ne peuvent faire l'objet d'une deuxième cession», indique le message signé par le directeur de la gestion immobilière du ministère de l'Habitat. Le collectif relève que la réglementation n'est appliquée qu'en partie.
«C'est beau tous ces textes, mais la réalité est tout autre. La loi est bafouée. Au boulevard Didouche Mourad, une loge est devenue une agence immobilière. D'autres loges sont transformées carrément en magasins. Les concierges veulent un toit», s'insurge le délégué des concierges.
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