Algérie

“Nous vivons encore un stress hydrique”



Durant les cinq dernières années, l’État a axé ses efforts sur la mobilisation des ressources en eau. Il est ainsi mobilisé la ressource souterraine et superficielle avec l’accroissement des barrages. D’ici à la fin de l’année 2009, le pays sera doté de 72 barrages alors qu’il y a à peine 8 ans, il n’en est recensé que 45. Les travaux de 13 barrages sont en cours d’achèvement afin d’améliorer de plus de 1,8 milliard de m3 les capacités. Ce qui portera à terme la production à plus de 7,8 milliards de m3/an. À cela, il y a lieu d’ajouter les 2,3 millions de m3/jour que produiront d’ici à 2010 les 13 stations en construction à travers le territoire national. “Nous avons exploité toutes les possibilités pour mobiliser un maximum de ressources”, dira le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal. “Évidemment, tout cela dépendra de la pluviométrie”, reconnaîtra le ministre. Pour lui, il est important de préserver les eaux souterraines. Le secteur s’est de ce fait lancé dans le transfert In Salah-Tamanrasset et celui du Sud vers la région des Haut-Plateaux. Le dessalement, qui est une nouvelle technique pour laquelle a opté l’Algérie, sécurisera davantage le pays. La région d’Oran, qui souffre d’une faiblesse de précipitations, bénéficiera de l’une des usines de dessalement de l’eau de mer des plus importantes en Afrique, voire en Europe avec une capacité de 500 000 m3/jour. Or, les besoins de la wilaya sont estimés au maximum à 350 000 m3/jour. Il est également prévu deux autres unités à Tlemcen et une autre à Béni Saf de 200 000 m3/jour. Ce qui portera la disponibilité globale rien que pour l’ouest du pays à plus de un million de m3/jour. En dépit de toutes ces actions, Abdelmalek Sellal reste peu euphorique : “Nous vivons encore un stress hydrique. Cela est connu.” Il citera le cas d’Alger qui, affirmera-t-il, est totalement sécurisée en matière de ressources en eau. Avec le nouveau système de transfert du barrage de Taksebt, situé à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui garde presque toutes ses capacités puisqu’il est à près de 86%, ainsi que l’usine de dessalement d’El- Hamma, la capitale jouit d’une véritable sécurité en ressources en eau. “Nous visons à pérenniser les ressources, mais encore faut-il que le citoyen joue le jeu en matière d’économie d’eau. Il faut qu’on arrive à reconstituer nos réserves pour faire face sur les 20 ou 30 années à venir”, avouera le ministre. Concernant la station d’Arzew, qui a cessé momentanément ses activités, M. Sellal indiquera que ce sont des arrêts techniques pour la maintenance.
L’unité a besoin d’entretien deux fois par an pendant deux semaines. La production a de ce fait diminué. Mais le secteur a réussi ces dernières années à interconnecter l’ensemble des barrages régionaux. La défaillance actuelle d’Arzew a été compensée à partir du barrage de Fergoug, qui est lui-même interconnecté au triplex Bouhanifia et de Ouizet. Mieux, nous avons effectué un lâcher d’eau à partir de Boughrara où seront transférés 10 millions de m3 qui seront mis en réserve à Aïn Témouchent, plus précisément dans le cratère de Ziouia qui est rataché directement à la ville d’Oran. Par ailleurs, le “citernage” continuera à être utilisé pour alimenter davantage de localités. Toutefois, ce moyen est entaché de problèmes liés à la qualité de l’eau et au trafic. Des propriétaires de citernes vendent, en effet, le m3 d’eau à plus de 600 DA… La tutelle, promettra M. Sellal, prendra en charge sérieusement cette problématique.


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