Algérie

«Nous tenions à la présence africaine et arabe au festival» Zahia Yahi. Commissaire du Festival international du film d'Alger



A partir de ce soir et jusqu'au 14 décembre 2012, dix fictions et treize documentaires seront projetés à la faveur du deuxième Festival international du film d'Alger (FIFA) et ses journées du film engagé. Les projections se feront à la salle Ibn Zeydoun et à la Cinémathèque d'Alger.
-«Journées du film engagé». Cet intitulé va-t-il être maintenu pour le Festival international du film d'Alger (FIFA) '
Le concept du film engagé est une idée de Mme Khalida Toumi qui, en 2009, a souhaité que nous organisions un festival dédié à ce genre de film. L'appellation Festival international du film d'Alger a été faite avec les statuts qui vont avec. Il fallait donc changer. Nous ne l'avons pas encore fait. Nous devons le faire. Si tout va bien, l'année prochaine, le festival s'appellera autrement en incluant la notion du film engagé.
-Comment s'est faite la programmation de cette année du FIFA '
Nous sommes partis de films que nous connaissions ou bien sur lesquels nous avions lu. Nous avons demandé à ce qu'on nous envoie des créneaux de visionnage sur Internet ou des copies. Nous avons visionné une soixantaine de films pour n'en retenir, très péniblement, que vingt-trois. Nous avons envisagé une troisième salle, cela n'aurait pas suffi. Nous voulions rallonger le festival, cela n'aurait pas suffi aussi. En vérité, cela démontre qu'il y a énormément de films qu'on peut appeler engagés, et qui sont de qualité tant dans le documentaire que dans la fiction. Nous réfléchissons à faire passer cette programmation à la Cinémathèque algérienne, laquelle pourrait en faire un mois ou deux de projection.
-Pourquoi le choix de Yema de Djamila Sahraoui pour ce festival ' Vous estimez qu'il est assez engagé '
C'est un film d'auteur, avec une vraie réflexion. Il fallait aussi que des films algériens soient présents à la compétition. Nous ne voulions pas gêner le Festival international du film arabe d'Oran (FIFAO, prévu du 15 au 22 décembre 2012). Nous avons retenu Yema, un film engagé qui aborde la problématique du terrorisme intégriste qu'a vécu l'Algérie.
-Cette année, vous avez décidé de rendre hommage au réseau palestinien Shashat, à Costa Gavras et à Madeleine Riffaud. Pourquoi ce choix '
Le choix était difficile. Nous ne connaissions pas Madeleine Riffaud. Nous l'avons découverte à travers le documentaire de Phillippe Rostan Les 3 guerres de Madeleine Riffaud. Son parcours est admirable. En Algérie, elle avait échappé miraculeusement à un attentat de l'OAS. Nous avons lu ses articles engagés en faveur de la libération de l'Algérie. Nous nous sommes dit qu'à la faveur de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, c'était un devoir de rendre hommage à cette femme qui s'est battue à nos côtés en tant que journaliste. Nous sommes admiratifs devant le parcours et la production du réseau de cinéastes palestiniennes
Shashat. Des cinéastes qui vivent à Ramallah et qui donnent une leçon de courage et de professionnalisme. Je n'ai jamais vu un mauvais produit de Shashat. Il nous a semblé évident de les honorer.
-Qu'en est-il de Costa Gavras qui vient avec son dernier long métrage, Le capital '
Costa Gavras sera à Alger pour 48 heures. Il est très pris par la promotion de son film. Le capital n'est pas le film le plus engagé de ce cinéaste, mais il pose un vrai problème et s'interroge sur le monde actuel de la finance. Ce cinéaste a d'autres films engagés politiquement. Il a un parcours de conviction et d'engagement.
-Y a-t-il un fil conducteur pour les documentaires sélectionnés au festival '
Il y a de tout dans les documentaires, mais ils ont tous une construction autour d'un sujet. Nous avons pensé, dès le début, à ramener le film du Chilien Patricio Guzman, Nostalgie de la lumière, qui est difficilement classable. C'est un documentaire où il y a de la fiction. Pour moi, c'est un chef-d uvre. Il y a aussi La pirogue du Sénégalais Moussa Touré, ou Rengaine de Rachid Djaïdani (ces deux films sont programmés le mardi 11 décembre à salle IbnZeydoun, ndlr). Nous tenions à la présence africaine et arabe, mais avec le souci de ne pas gêner les autres festivals.
-Le Festival d'Alger est trop proche de celui d'Oran en matière de créneau. Ne faut-il pas lui changer de date '
Cette année, le Festival d'Alger est programmé plus tard qu'en 2011, en raison de l'agenda des réalisateurs disponibles. Nous sommes en train de réfléchir à la date en prenant en compte les calendrier international et national des festivals et de la période idéale pour le public.


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