Algérie

«Nous souhaitons un peu plus de souplesse»



«Nous souhaitons un peu plus de souplesse»
«La concurrence pour attirer les investisseurs est rude avec les autres pays en voie de développement.»
Le conseil d'affaires algéro-américain a suggéré à la future équipe gouvernementale algérienne d'alléger les mesures d'investissement. Oui, mais avec quelques arrangements! Voilà la plaidoirie faite par le Conseil d'affaire algéro-américain concernant la règle du 51-49 qu'impose le gouvernement algérien aux investisseurs étrangers depuis la loi de finances complémentaire de 2009.
«La règle économique du 51-49 doit être ajustée», a plaidé le président du Conseil d'affaires algéro-américain, le Dr Smaïl Chikhoune. «Il y va du bien de l'économie nationale de revoir cette règle concernant les investissements hors hydrocarbures, particulièrement ceux prévoyant le transfert de technologie», a insisté M.Chikhoune qui s'exprimait lors d'une conférence de presse qu'il a animée, vendredi soir à l'hôtel Hilton, en présence de deux de ses confrères, Mustapha Daha et Mohamed Benzeka ainsi que de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger Henry S. Ensher. «La concurrence pour attirer les investisseurs est rude avec les autres pays en voie de développement qui ont une longueur d'avance grâce aux avantages qu'ils offrent aux investisseurs», a conseillé M.Chikhoun appelant ainsi le nouveau gouvernement à plus de souplesse.
«Dans les hydrocarbures, c'est une nécessité d'appliquer cette règle qui, d'ailleurs, est appliquée par d'autres pays outre l'Algérie», a précisé le conférencier. «Nous attendons impatiemment la nomination du nouveau gouvernement qui, espérons, révisera ces lois d'investissement pour attirer un peu plus les investisseurs», confie-t-il. La révision de la règle du 51-49 n'est pas la seule doléance que va soumettre ce Conseil d'affaires au futur gouvernement.
Mohamed Benzeka, homme d'affaires et membre du conseil présidé par le Dr Chikoune, dénonce, quant à lui, la bureaucratie douanière.
«Les lenteurs enregistrées au niveau des Douanes pénalisent les investissements», assure-t-il. «Il y a de gros problèmes qui doivent être réglés au niveau des Douanes particulièrement celle concernant l'approvisionnement en pièces de rechange pour les entreprises qui tournent», précise-t-il. «Ces entreprises qui tournent à plein régime se voient contraintes à l'arrêt à cause d'une petite pièce de rechange qui tarde à être dédouanée», regrette-t-il. «Pour étudier ce problème, nous allons organiser un séminaire qui traite de la question», a-t-il indiqué. Le séminaire en question devait se tenir en ce mois de juin, mais il a été reporté en raison des élections. Pour ce qui est des investissements américains directs en Algérie, le Dr Chikhoune avance un montant de 5,5 milliards de dollars et qui concerne en majorité les hydrocarbures et la pétrochimie. Toutefois, il révèle qu'un deuxième secteur viendra bientôt renforcer les investissements américains en Algérie, à savoir les médicaments. «Le projet de construction d'un pôle biotechnologique en Algérie placera le secteur de la santé comme second investissement américain en Algérie», dévoile-t-il.
Le président du Conseil algéro-américain a profité de l'occasion pour revenir sur l'importance de ce projet de biotechnologie. «Il permettra de créer des milliers d'emplois comme les pharmaciens, biologistes, médecins, statisticiens, informaticiens qui travailleront sur ce pôle mondial qui sera installé dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Cela sans parler des universités, hôpitaux, laboratoires de recherche et unités de production qui seront créées», atteste-t-il. Mais l'importance de l'investissement de l'Oncle Sam réside surtout dans son aspect économique. «Les laboratoires pharmaceutiques dépensent un minimum de 100 milliards de dollars dans la recherche. Cette somme est partagée entre les pôles déjà existants», garantit-il. «Imaginez que seulement 10% de cette somme revienne à l'Algérie, c'est-à-dire que 10 milliards de dollars par an au minimum reviendront à notre pays grâce à ce projet qui verra le jour en 2020», poursuit-il. Pour ce qui est des investissements américains en agriculture, le Dr Chikoune assure que les investissements directs sont très faibles.
«Le problème de l'acquisition du foncier pose problème», argumente-t-il. Néanmoins, il soutient que l'Algérie achète beaucoup de matériel agricole californien. Le dernier, intervenant lors de cette conférence de presse, est Mustapha Daha, un homme d'affaires venu tout droit de Los Angeles. Il a ramené dans ses bagages des idées mais aussi des start-up. «J'ai un groupe d'hommes d'affaires américains qui sont près à investir pour créer des start-up comme celle de la Silicone Valley», assure-t-il en indiquant que ces investissements verront le jour dans les prochains mois. Mais avant de concrétiser ces investissements, M.Daha a ramené des idées. «J'ai créé deux start-up Casbah Angel et Algeria start-up Initiative», avance-t-il.
«La première de ces start-up, à savoir Casbah Angel, s'occupe d'investissement. Si des jeunes entrepreneurs sans argent ont des idées, ils nous les soumettent, on les étudie, si elles sont intéressantes on les retient et on investit dedans», explique-t-il.
«La seconde start-up créée par M. Daha et ses collaborateurs, à savoir Algeria Start-up Initiative s'occupe de la formation des jeunes. On organise bénévolement divers séminaires et formations pour, les jeunes», dit-il. Cette initiative a le moins que l'on puisse dire, séduit le gouvernement américain, qui lui a versé un chèque de 25 000 dollars pour qu'elle se réalise. «Ce n'est qu'un premier chèque, ils nous ont promis d'autres. Nous les remercions pour cette initiative qui prouve leur souci de voir les Algériens émerger», conclut-il en donnant aux jeunes Algériens le rêve américain.
Un rêve qui est sur le point de devenir une réalité et en... Algérie «I have dream Algeria»...!




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