« Nous sommes un gouvernement de terrain » Abdelmalek Sellal depuis Oran

Le Premier ministre n'a d'ailleurs, pas tardé à répondre aux doléances exprimées par les citoyens. Ces derniers ont soulevé une multitude de préoccupations. Deux dossiers ont pris la part du lion : le logement et le chômage. Mais d'abord une précision : « La volonté politique de prendre en charge les préoccupations des citoyens sans exclusion aucune est loin d'être une illusion », affirme-t-il et de lancer : « Nous sommes un gouvernement de terrain ». Ainsi, sur le dossier de l'emploi, le Premier ministre a signalé que le gouvernement ira jusqu'au bout pour assurer du travail aux chômeurs. Il a souligné que l'Etat continuera à soutenir l'emploi, à travers les dispositifs en place à l'image de l'ANSEJ, l'ANGEM et la CNAC. Reste que la meilleure des manières de booster le marché de l'emploi est incontestablement, selon lui, la création d'entreprises génératrices de richesse. Pour ce qui est de l'habitat, M. Sellal a rappelé qu'un ambitieux programme national est en cours pour la réalisation de 1,5 million de logements. Et de rassurer en affirmant que la « cadence » de réalisation est appréciable. Il a appelé à l'adoption du mode de pré-affectation de logements, une fois le taux de 80 % d'avancement des travaux soit atteint. Evoquant la wilaya d'Oran, il annonce la fin de la crise de logement en 2014. Il a avoué qu'Oran a accusé un retard dans le lancement de projet ». Un mal à combattre : la bureaucratie. Là, le Premier ministre a affirmé que son gouvernement est plus que jamais déterminé à lutter contre ce phénomène sous toutes ses formes.
Réconciliation nationale : « Le projet du siècle »
Pour le chef de l'exécutif, la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, initiée par le président de la République, était le plus grand chantier du XXIe siècle. « Elle visait une 'uvre civilisatrice colossale à la mesure des ambitions de notre nation. Cette politique est basée sur l'amour et l'entente entre tous les citoyens », estime M. Sellal. Dans ce cheminement, il a mis en exergue la nécessité de développer une culture du pardon et de réconciliation au sein de la société. Sellal ne le cache pas. Pour lui, il y a un sérieux problème de confiance entre le gouverné et le gouvernant, mais aussi entre les citoyens eux-mêmes. « Il existe un déficit en matière de confiance entre nous. On ne peut pas continuer comme ça », indique-t-il. Il poursuit pour dire que les citoyens se doivent d'avoir confiance en leur pays. « L'Algérie n'est pas n'importe quel pays. Elle est écoutée et respectée de par le monde », dit-il. La meilleure illustration de cette image de grandeur de l'Algérie, est la réplique à l'attaque terroriste perpétrée contre le site gazier de Tiguentourine. « Bien qu'elle soit douloureuse pour nous, cette lâche agression a démontré au monde entier qu'il y a des hommes dans ce pays », note-t-il
Ouargla : la violence, n'est pas une solution
Le Premier ministre s'est exprimé sur les émeutes qui ont éclaté, mercredi dernier, à Ouargla, suite à l'affichage de liste de bénéficiaires de 900 logements sociaux. Il dit ne pas comprendre la réaction des jeunes, martelant que la « la violence n'a jamais été une solution ». Il a souligné qu'au niveau du gouvernement, « nous n'avons pas de problème de volonté politique. Nous allons en finir tôt au tard avec la crise de logement en Algérie », affirme-t-il. Et d'appeler les jeunes à ne pas tomber dans le piège des velléités séparatistes. Répondant à ceux qui critiquent la politique de recrutement de Sonatrach, le Premier ministre a souligné que le groupe pétrolier est avant tout, une entreprise commerciale, tenue par l'obligation de résultats. Pour lui, il existe des postes qui nécessitent un certain niveau de compétence. « Il ne faut pas demander à Sonatrach plus qu'il n'en faut. On ne va tout de même pas la couler », a-t-il noté, non sans rappeler que plusieurs entreprises ont été freinées dans leur élan après une politique de recrutement basée sur le social.