Algérie

Nous sommes tous des Auvergnats Corréziens



Irrespirable, l'air est irrespirable en France pour les immigrés, avec ou sans papiers. Et le sommet de Copenhague n'y fera rien. ParisDe notre bureau Le climat est vicié, malsain, alimenté par des discours ambigus, de petites phrases rarement innocentes. La pollution politique atteint des cimes inimaginables, il y a juste quelques années. Burqa, identité nationale, incidents de l'après-victoire de l'Algérie sur l'Egypte, violences faites aux femmes, insécurité, la droite française, comme à la veille de chaque élection, se lance dans une surenchère dangereuse, dans des amalgames sciemment entretenus. Et cette-fois carrément nauséabonde. A force de courir derrière son extrême, elle prend le risque de se faire doubler par ceux qu'elle dit vouloir combattre. C'est qu'il faut masquer un bilan économique et social peu reluisant. A mi-mandat, Nicolas Sarkozy est épuisé. Le temps des grandes annonces est révolu, rattrapé par la réalité. Alors il revient à une recette éculée : le triptyque insécurité, drogue, immigration.Et évidemment l'identité nationale. Parce que les Français sont censés douter d'eux-mêmes, de ne pas savoir qui ils sont. On les somme d'être schizophréniques ou amnésiques, au choix. Il y a près de 3 millions de chômeurs, un échec cuisant pour celui qui a promis le plein-emploi. Le nombre de travailleurs pauvres explose. Vite un contrefeu ! Et à l'immigré de servir encore et encore de punching-ball. Il y a de l'orage dans l'air pollué. Les exclus n'en peuvent plus de l'être. Cette fièvre subite d'un nationalisme exacerbé tend à momifier la France, à donner de ce pays une image d'un nation-musée, apeurée, frileuse, craintive du changement. A force de sublimer un passé fantasmagorique, les tenants rabaissent ce grand pays qui a accouché de la Révolution et de la déclaration des droits de l'Homme à une nation désespérément quelconque. De la peur du Nord nostalgique de sa puissance d'un Sud surpeuplé et réfractaire désormais à l'ancien rapport de forces. Et l'immigré dans ce chamboulement ' Une proie à tous les démagogues. Il est temps que cela cesse, que la raison revienne.


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