Algérie

"Nous sommes les enfants de Zabana (...)"



L'incontournable marche hebdomadaire des étudiants d'Oran, soutenus par des citoyens, a eu lieu hier pour le 40e mardi consécutif avec, cette fois-ci, un nouveau slogan qui a longuement résonné dans le centre-ville d'Oran. Démarrant de la place du 1er-Novembre vers la fin de la matinée, des étudiants et des citoyens de tous âges ont chanté : "Nous sommes les enfants de Zabana, coupez-nous la tête, mais nous ne voterons pas."Le ton était donné par les étudiants qui ont poursuivi en convoquant, encore et encore, la mémoire d'autres chouhada comme Ali La Pointe et Amirouche dans un slogan ponctué par le "(?) Nous ne ferons pas marche arrière". Un homme âgé, qui a participé à toute la marche avec les étudiants, les anonymes et les fidèles du hirak, cachait difficilement son émotion en entendant ces slogans.
La question du scrutin du 12 décembre est bien tranchée chez les marcheurs qui le rejettent radicalement tant qu'il est orchestré par l'îssaba, et un autre slogan très significatif montre que la duperie ne passe pas : "La pièce de théâtre est claire, ils veulent installer Tebboune à El-Mouradia."
À l'image du hirak le vendredi, les étudiants et les citoyens qui sortent avec eux sont arrivés depuis longtemps à un consensus politique : refus et rejet de l'élection "allant à l'encontre de la volonté populaire, et qui ne sert qu'à remettre sur la table le 5e mandat et les figures du système de Bouteflika", nous dira un jeune étudiant de l'université du pôle Belgaïd.
Le pouvoir de fait est systématiquement ciblé par les manifestants pacifiques avec des slogans et des chants. "57 ans de régime militaire, cela suffit", "Nous voulons un Etat civil et non militaire", ont encore scandé à maintes reprises les participants à la marche.
Tout au long de la procession qui a mené les manifestants au sit-in devant la wilaya puis vers la place du 1er-Novembre, à travers la rue Khemisti cette fois-ci, des débats ont eu lieu entre les jeunes sur la nécessité d'accentuer la pression pour la campagne antiélection et la libération des détenus et sur le fait de savoir si une grève générale pouvait être envisagée.

D. L.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)