Algérie

«Nous sommes en train de construire une équipe nationale» Abdelkrim Belkadi (DTN de la FA de basket-ball) au Temps d'Algérie :



L'actuel directeur technique national de basket-ball, Abdelkrim Belkadi, est on ne peut plus clair
sur le devenir de ce sport en Algérie. Il connaît parfaitement sa discipline puisqu'il a été joueur puis entraîneur, ensuite directeur technique national en 2002, année où il a emmené l'équipe nationale à Indianapolis aux USA pour y disputer le Mondial. Il passe pour être le technicien le plus performant en matière de résultats. Il constate que l'équipe nationale de basket-ball actuelle n'a pas les moyens de contrer des formations aussi huppées que celles de Tunisie, d'Egypte ou même
du Maroc. Il nous l'explique.
D'abord pourquoi Batna pour ce premier regroupement de la saison de l'équipe nationale '
Tout simplement pour amener les athlètes à se focaliser uniquement sur le travail et la récupération. Si le stage avait lieu ailleurs, ils pourraient être moins concentrés et ne pas récupérer rapidement.
Pensez-vous qu'à Batna les joueurs disposeront de moyens qu'ils ne peuvent obtenir ailleurs '
Oui. D'abord il y a le climat qui s'y prête. Un maximum de moyens est mis à leur disposition notamment en matière de récupération qui a une grande importance dans un plan de charge. Dorénavant nous choisirons des régions comme Batna, Biskra ou d'autres régions pour effectuer nos différents stages où tous les moyens ne manquent pas. Certes il n'y a pas beaucoup de distraction mais cela peut être une manière de travailler et récupérer convenablement. Ces stages sont, en outre, susceptibles de nous aider dans le développement de la discipline dans ces régions.
Pourquoi le championnat arabe des nations a-t-il été délocalisé '
Il allait se dérouler en Irak, à Irbil située entre le Kurdistan, la Syrie et la Turquie. C'est la région la plus chaude de l'Irak et la plus instable. L'Union arabe de basket-ball n'a pas voulu prendre de risque en maintenant ce site. Elle a donc choisi de délocaliser cette compétition et de confier son organisation à l'Egypte, plus précisément la ville d'Alexandrie.
Cette compétition arabe est-elle votre principal objectif '
Non. Elle servira de tremplin pour le championnat d'Afrique des nations prévu durant l'été 2013. Il n'en reste pas moins que ce championnat arabe nous permettra de travailler davantage et d'avancer dans la construction d'une nouvelle équipe nationale.
Cela veut-il dire que vous repartez de zéro dans ce genre de mission '
Il faut être réaliste, nous n'avons pas encore une équipe nationale capable de jouer les premiers rôles dans un championnat continental ou même dans un championnat arabe. Nous essayons donc de rebâtir une sélection, comme vous le dites, presque à zéro.
Disposez-vous de moyens techniques pour cela, notamment d'un championnat de qualité '
Les moyens doivent suivre l'évolution du moment. Il nous faut un championnat national capable de nous donner des joueurs de talent, à la mesure des évènements continentaux et un système de compétition fiable. Il faut également que la médiatisation du basket-ball suive car ce sport a tendance à être oublié chez nous. J'ajoute que notre pays doit pouvoir accueillir une compétition continentale. A ce sujet je vous annonce que l'Algérie a déposé un dossier pour l'organisation d'une prochaine compétition de ce genre.
Comment font des nations comme l'Egypte ou la Tunisie, qui est championne d'Afrique et arabe, pour atteindre le seuil qui est le leur actuellement '
Ces deux nations travaillent d'arrache-pied pour atteindre ce niveau. Leur système de championnat est crédible. Dans ces deux pays, le basket-ball est considéré comme une importante discipline et est considérablement aidé.
La base n'est-elle pas défaillante chez nous '
La base, ce sont les clubs. Ce sont eux les garants de la formation. Il faut poser la question aux principaux concernés. Hormis quelques éléments susceptibles d'apporter un plus, le reste c'est le désert. Nous avons bien essayé de construire une ou plusieurs formations nationales de jeunes, celle des U-16 et celle des U-21, l'entreprise a tourné court faute d'athlètes de qualité.
Avez-vous songé injecter une équipe nationale de jeunes catégories au niveau de l'Ecole des sports olympiques de Sétif '
J'estime que c'est une bonne chose d'avoir construit cette école. Les responsables du sport algérien ont bien fait d'y songer. Malheureusement, le basket-ball n'a pas intégré cette école. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne le fera pas dans un avenir assez proche.
Pourquoi ne pas l'intégrer dès maintenant'
Je ne peux prendre cette décision qui pourrait s'avérer lourde de conséquences. Si jamais des problèmes venaient à surgir, c'est la direction technique nationale de la FABB qui serait visée.
Il en est qui se plaignent du manque de salles en Algérie. Quelle est votre opinion sur le sujet'
Il n'y a jamais eu autant de salles en Algérie. Dites-moi qu'elles sont mal réparties, je serais d'accord avec vous mais le fait est qu'elles existent et que l'on ne doit pas se plaindre. Plutôt que de se lamenter sur ce problème, on ferait mieux d'augmenter le plan de charge des joueurs.
A vous entendre, vous êtes assez pessimiste pour le prochain championnat arabe des nations.
Je ne suis pas pessimiste. Tout peut arriver dans une compétition, mais, comme je l'ai déjà signalé, nous n'avons pas encore une équipe nationale capable de jouer les premiers rôles dans ce genre de rendez-vous.
L'équipe nationale féminine, on n'en parle pas beaucoup. Où en est-elle'
Les filles progressent comme les garçons. Elles viennent de boucler leur premier regroupement à Alger.
Elles préparent leurs échéances internationale, maghrébine et arabe, prévues pour cette année.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)