«Nous sommes des travailleurs dignes de ce nom»

Les travailleurs de l'entreprise privée Sarl Céramique Aïn Témouchent (SCAT), implantée dans la commune d'El Maleh, 8 km à l'est d'Aïn Témouchent, ont gagné leur bataille qui a duré 53 jours de grève et de protestation pour revendiquer l'amélioration de leur situation socio-profesionnelle.
Grâce à des négociations marathonniennes entre le partenaire social et la direction de SCAT, finalement la raison a primé. Roubaine Abdelhalim, directeur de l'unité, nous dira : «Nous avons amélioré l'environnemment social des travailleurs. Le salaire minimal est passé de 16 000 à 18 000 DA avec l'attribution des primes de panier et de quart, salaire unique, lors du premier accord collectif puis autres avantages sont ajoutés dont l'attribution de la prime de nuisance et l'augmentation du salaire de base à l'ensemble des 193 travailleurs, dont 30 femmes. Maintenant, nous attendons que ces travailleurs en contre partie augmentent leur rendement dans le travail afin d'assurer la longévité de l'unité et la préservation de ces postes d'emploi. La direction a négocié avec son partenaire conformément à la loi en vigueur afin que nulle partie ne soit lésée.» De son côté, le représentant du partenaire social, Mezada Ramdan, dira : «Enfin les employés se sentent comme des travailleurs dignes de ce nom. Ils percevront leurs salaires au niveau de la banque alors qu'ils étaient payés précédemment sur le chantier. Nous saluons les efforts déployés par l'employeur et sa compréhension des revendications légitimes des travailleurs.» Périodiquement, des réunions se tiennent entre la direction et le partenaire social dans le but d'augmenter la production de carreau mural varié. Actuellement, la SCAT arrive à écouler son produit sur le marché pour satisfaire la forte demande. Il est à souligner que cette entreprise privée a acheté le patrimoine de l'entreprise publique Emacat, dissoute pour raison économique. Elle a créé presque deux cents emplois entre ouvriers techniques, production, administration et de gardiennage. Cet impact social mérite d'être élogieusement cité comme référence car toute la population d'El Maleh salue cette initiative du propriétaire de cette SCAT qui a osé prendre le risque de relancer l'activité.