Algérie

«Nous sommes des entreprises citoyennes engagées»



Les déclarations du président de l'Association de protection des consommateurs Apoce, Mustapha Zebdi, au sujet «des additifs nocifs à la santé des consommateurs et la législation désuète dans ce domaine», n'ont pas laissé de marbre le président de l'Association des producteurs de boissons Apab.En effet, dans un entretien qu'il nous a accordé, Ali Hamani est revenu sur différents aspects des déclarations de Zebdi. Le patron de l'association des producteurs s'est dit franchement étonné de certaines déclarations du président de l'Apoce. Tout d'abord, il estimera que les déclarations de Zebdi ont de quoi inquiéter, surtout quand il s'agit d'utilisation de bouteilles recyclées dans l'alimentaire pour contenir des boissons. «Si ses déclarations sont vraies, il a l'obligation et la responsabilité de dénoncer et de se constituer partie civile, conformément à la réglementation en vigueur... Vous savez qu'il est strictement interdit d'avoir recours à des bouteilles usagées ou recyclées destinées à la boisson alimentaire... le recyclage des bouteilles en PET est une industrie naissante, utilisée comme intrant, pour les produits manufacturés non alimentaires», dira-t-il, estimant que les déclarations du président de l'Apoce contiennent beaucoup d'inepties. Hamani renchérit en s'interrogeant sur cet acharnement sur la filière boisson, qui représente à peine 9 à 10% de sucre du secteur agroalimentaire. «Nous ne représentons que 10% du secteur agroalimentaire.»
Des arguments imparables
«Qu'en est-il des 90% restants'» s'interrogera-t-il encore. Pour ce qui est de l'Aspartame, codifié sous la référence 951, des édulcorants et autres additifs, Hammani rappellera, législation en vigueur à l'appui, la responsabilité des associations de consommateurs sur le plan de la sensibilisation, tout en soulignant que «l'Aspartame est vendu en pharmacie, tout comme il est utilisé dans les produits pharmaceutiques et les différentes catégories d'aliments... Je m'interroge sur les motifs de cette désinformation à ce sujet», dira-t-il estimant que pour ce qui est des autres aspects, «ce sont les grossistes et les détaillants qui sont concernés». Sur le plan de la santé des consommateurs, il dira: «Les producteurs de boissons ont déjà procédé à des diminutions graduelles du taux de sucre, sans le crier sur les toits, pour des raisons liées à la psychologie du consommateur, entre autres». Forts d'une production nationale de boissons qui représente 98% des parts de marché, les producteurs de boissons se disent confiants et ne craignent pas la concurrence extérieure. «Nous avons des boissons étrangères sur les étals des magasins et surfaces. Ça ne nous gêne pas le moins du monde, parce que nous sommes compétitifs à tous les niveaux...», dira Hamani. Soulignant les efforts de l'Etat concernant la qualification et la formation des personnels versés dans le contrôle et l'analyse de la qualité et normes, il dira que «l'Etat a mis en place un système de formation qualifié en direction des différents acteurs et intervenants dans le secteur...».
Charlatans, taisez-vous!
«Il faut cesser de dire des inepties concernant le secteur des boissons». Le président de l'Apab a également mis en relief les différents efforts déployés dans le cadre de la modernisation de la filière des boissons. «Nos adhérents sont soumis à une charte très stricte, qui détermine le niveau de sérieux et d'engagement dans la filière... Un seuil minimal à respecter au sein de notre association. N'est pas membre de l'Apab qui veut. Nous avons éjecté et dénoncé des membres qui ne respectaient pas les règles éthiques élémentaires. C'est notre engagement civique», s'insurgera-t-il face à cette énième atteinte à la crédibilité des producteurs des boissons. «Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Si Zebdi détient des informations précises concernant ses allégations, qu'il aille à la justice ou qu'il saisisse les services compétents», ajoutera-t-il. Quant à Mohamed Oulmane, assistant commercial et chargé de la communication à l'entreprise Chréa, il estimera que la société qu'il représente est inscrite résolument dans une éthique implacable. «Nous avons investi des millions d'euros dans la modernisation et la mise à niveau technologique... Chez nous la qualité est un acte citoyen, une responsabilité et un engagement citoyen... Quand nous; nous engageons dans la quantité, pour répondre à des besoins exprimés, nous ne le faisons pas au détriment de la qualité... Nous disposons des meilleurs techniciens et ingénieurs pour ce faire. De plus, nous avons nos propres laboratoires pour faire face à ces besoins... Cela, sans compter les contrôles et analyses que nous effectuons auprès de différents organismes, dont l'institut Pasteur», dira-t-il avant d'ajouter «nous n'avons rien à cacher... Notre usine est grande ouverte, venez quand bon vous semble, sans avertir». Du côté de l'assistant-gérant, Slimane Boudi, c'est également la stupéfaction par rapport à ces tirs croisés contre les producteurs. «Il ne faut pas généraliser... il faut cibler et agir concrètement quand il s'agit de dépassements... La santé publique est l'affaire de tous. Chez nous à Chréa, nous avons réussi à développer un process qui utilise des niveaux technologiques de dernière génération. Question qualité, la santé du consommateur passe avant tout. Nous ne plaisantons pas là-dessus, car il s'agit, avant tout, de fidéliser le consommateur», dira-t-il. Très engagés sur le plan caritatif et social, les producteurs n'aiment pas les podiums, cependant ils tiennent à rappeler que ce sont de réelles entreprises citoyennes. Ayant gros sur le coeur, la réponse des producteurs des boissons reste significative d'une progression notable et remarquable, tant sur le plan de la qualité, que de la quantité.


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