«Nous sommes à la recherche d'un mammographe» Mostefa Rédha Kara. Président de l'association Nassima de lutte contre le cancer

Mostefa Rédha Kara est le fondateur et le président de l'association Nassima de lutte contre le cancer, créée en 1998. Militaire à la retraite, ce septuagénaire, dynamique et fonceur, fait de cette association sa raison de vivre. Il passe le plus clair de son temps à essayer de résoudre les problèmes des femmes atteintes de cancer et qui viennent souvent de loin pour se faire soigner à Blida. Il leur offre le gîte, le couvert et les moyens de déplacement. Il parle dans cet entretien des missions de son association.
-Pourquoi Nassima ' Est-ce parce que le centre est réservé aux femmes '
Nassima était une jeune femme qui vouait tout son temps et toutes ses forces aux femmes cancéreuses. Elle était infatigable. Elle travaillait jour et nuit. Elle ne demandait jamais rien. Elle a été assassinée pendant la décennie noire. Nous ne voulions pas que les gens l'oublient.
-Est-ce que votre association est subventionnée par l'Etat ' Recevez-vous une quelconque aide '
Zéro. Rien. L'Etat ne participe pas. Nous fonctionnons grâce à la générosité des gens !
-Est-ce que vous êtes tous des bénévoles '
Non ! Treize membres de l'équipe dont quatre psychologues et un médecin sont payés. Nous avons environ 500 000 DA de dépenses mensuellement.
-Comment faites-vous pour y arriver '
Les Algériens sont généreux, surtout quand il s'agit de maladie !
-Est-ce que vous êtes suffisamment équipés pour cette mission que vous vous êtes assignés '
Suffisamment, mais on ne l'est jamais ! Nous avons trois véhicules : le premier assure l'axe Blida-Chlef, le deuxième sert aux déplacements des malades de Blida vers Alger pour les radios, les analyses, etc. et le troisième est un véhicule funéraire pour transporter les morts à travers tout le territoire national. Nous avons plus de volonté que de moyens. Mais la volonté, seule parfois ne suffit pas !
-C'est l'occasion, pour vous, de lancer un appel...
Nous avons besoin de médecins radiologues pour permettre aux malades de ne pas se déplacer. Nous demandons à ceux qui peuvent le faire de nous aider pour l'achat d'un mammographe, vu le nombre croissant de femmes désireuses de passer des mammographies, par crainte du cancer du sein.
-Votre association peut-elle s'occuper de toutes les femmes atteintes de cette maladie qui se présentent au Centre anticancer de Blida'
Bien sûr que non ! Actuellement, nous avons vingt-deux pensionnaires. La demande dépasse de loin les possibilités d'accueil. Nous avons besoin d'un site plus spacieux et de plus de bénévoles et de donateurs. Il doit y avoir dans chaque région du pays une association comme la nôtre. Ce n'est jamais assez. Cette maudite maladie est difficile à supporter aussi bien par le malade que par le reste de sa famille. L'aide que nous essayons d'apporter à ces gens se situe sur les plans financier, psychologique et social.
Les malades ont un besoin vital de cette assistance. Des associations de ce genre peuvent, parfois, si tout le monde y met du sien, combler le vide laissé par les hôpitaux souvent dépassés par le nombre chaque jour croissant de patients qui sollicitent leurs services. Un grand bravo pour cette petite équipe qui veut rendre moins pénible la vie des cancéreux.