Lors d'une conférence-débat traitant des nouveaux enjeux sécuritaires au Maghreb, tenue, hier, à l'Assemblée populaire nationale (APN) et à laquelle a pris part le président du Parlement, Larbi Ould-Khelifa, et plusieurs députés, le professeur en sciences politiques, M'hand Barkouk, a abordé les « nouvelles réalités » géopolitiques qui se dessinent dans la région à l'aune des événments qui secouent la région depuis 2011. Dans un diagnostic quasi clinique de la situation, l'universitaire a fait savoir que les pays du Maghreb voisins de la région du Sahel font face à de nouveaux risques : le terrorisme et le crime organisé qui se manifestent notamment à travers le trafic d'armes légères et semi-légères qui émanent en grande partie de la Libye et du Niger. Il cite, pour étayer ses dires, l'arsenal de guerre qu'a intercepté, mardi dernier, l'Armée nationale populaire dans la région d'In Guezzam. Berkouk a mis en garde contre l'ampleur du trafic de drogues, dont le Maroc produit 74% de la production mondiale, pour le financement des armes. « L'Algérie, dit-il, a saisi 182 tonnes de cannabis en 2014. » « Nous sommes devant une nouvelle situation qu'on appelle la cinquième génération du terrorisme qui porte pour la première fois une revendication territoriale comme Daech », avertit-il, indiquant que 21 groupes ont prêté allégeance à cette nébuleuse terroriste. Autre donne, et pas des moindres, « c'est la première fois depuis les années 60 que la région est le théâtre d'une présence militaire occidentale, que ce soit les bases de l'armée française, qui se trouvent au Mali dans le cadre de l'opération Serval, ou les forces américaines engagées dans la lutte antiterroriste », soutient le conférencier. Ce nouvel état de faits, s'explique, dit-il, par plusieurs facteurs, entre autres l'affaiblissement des institutions politiques de certains pays, la colonisation par le Maroc du Sahara occidental, les enjeux escomptés à la fois par les Européens, les Américains et surtout l'organisation atlantiste (Otan). « Que faire pour appréhender ce nouvel ordre qui menace notre région ' », s'interroge le spécialiste en relations internationales. « Pour faire face aux desseins visant la déstructuration culturelle, confessionnelle, sociale et politique, il est urgent de renforcer la culture de l'Etat et de l'appartenance à un pays qui puise sa force symbolique de la Guerre de libération nationale. Il faut renforcer aussi les institutions du pays et investir dans l'intelligentsia en multipliant les centres de recherche », suggère-t-il, indiquant que l'Algérie ne conpte que de 12 centres contre 2.000 aux Etats-Unis.
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Posté Le : 15/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amine Goutali
Source : www.horizons-dz.com