Algérie

«Nous sévirons avec rigueur»



«Nous sévirons avec rigueur»
A Annaba où il a séjourné les 7 et 8 novembre derniers, le ministre Abdelmalek Boudiaf a distribué des satisfécits, des blâmes et des remontrances aux chefs des Centres hospitaliers universitaires et autres structures décentralisées de son département. Il n'est pas allé jusqu'à décider d'une quelconque sanction à l'encontre des gestionnaires et des praticiens défaillants ou réfractaires à l'ordre établi.Il a, par contre, très mal réagi à l'écoute des révélations faites par les premiers et les seconds quant à des situations très aléatoires et à hauts risques pour les malades vécues dans les établissements publics de santé. A l'exemple de la fermeture depuis des années du bloc opératoire du service d'urologie au CHU de Annaba. « Je vous sommes de mettre rapidement un terme à cette situation. Ce bloc opératoire appartient à une institution publique et non une propriété privée. Il n'y a pas de sentiment à faire comme s'il s'agissait de gérer la santé des habitants au gré du bon vouloir de certains ».. C'est sur le même ton de l'exacerbation qu'il a interpellé les responsables de la santé des wilayas de Guelma, Souk-Ahras, Tébessa, El Oued et Biskra où les structures de la santé sont à vau-l'eau. A Guelma notamment où plusieurs représentants de la santé s'étaient succédé pour dénoncer des cas de laisser-aller véritablement aberrants. Comme, par exemple, ceux auxquels sont quotidiennement confrontés les malades de l'hôpital El Okbi à Guelma avec des praticiens et paramédicaux exercant au gré de leur humeur du jour. « En une seule journée, nous avons enregistré au bloc opératoire, 14 absences justifiées par un certificat d'arrêt de travail. A l'hôpital El Okbi, c'est l'anarchie Mr le Ministre» a affirmé un des représentants de la santé dans cette wilaya. Cette même anarchie serait de mise à Souk-Ahras, Tébessa, El Oued et Biskra. « Après les mises en demeure à l'effet de mettre fin à la mauvaise gestion dans certaines structures sanitaires du pays, nous sévirons avec rigueur » a martelé Abdelmalek Boudiaf. Il devait également parler de la bonne appréciation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) quant à l'efficacité du système de prévention en Algérie. Sur sa lancée, il a révélé quelques passages des discussions qu'il a eues avec les responsables de cette institution onusienne. Ils étaient présents aux travaux de la 62e session du comité régional de OMS pour la Méditerranée orientale. La rencontre avait été organisée au Koweït du 5 au 8 octobre 2015. Dans chacune de ses interventions, Abdelmalek Boudiaf avait insisté longuement sur la nécessité de tout un chacun d'intensifier les efforts pour accomplir les programmes élaborés par le ministère. Il en a cité plusieurs tel que de lutte contre le cancer, les greffes d'organes, la mortalité infantile et à prévenir et lutter contre les maladies transmissibles et non transmissibles. Même s'il a abordé la question des greffes, le ministre a occulté celle des implants cochléaires. Ils sont plus d'un millier de malentendants à travers le pays âgés de 2 à 6 ans à en avoir bénéficié. Dix années après faute de maintenance, plusieurs de ces implants, qui posés coutent au trésor public plus de 7,50 millions DA, sont définitivement inutilisables faute de maintenance et de pièces de rehcange. S'y ajoutent des équipements de haute technologie. Acquis depuis des années en contrepartie de fortes sommes en devise, ils finissent pour la plupart sous emballage dans un magasin. Entre-temps, des interventions sur différentes autres pathologies comme la chirurgie des cancers, de la thyroïde, des sténoses trachéales ou laryngées, parathyroïdes, des insuffisants rénaux chroniques, des greffes rénales, celles de la moelle épinière sont constamment reportées pour cause d'indisponibilité chronique de médicaments et consommables. En fait, lors de cette rencontre régionale d'évaluation de Annaba, le ministre Abdelmalek Boudiaf s'est limité à enfoncer des portes ouvertes. Il a adroitement éludé les questions posées par certains représentants de la presse quant à l'impact sur la trésorerie publique de l'exécution de la convention signée avec la CNAS ayant pour objet réduction des transferts pour soins à l'étranger. Rappelons qu'en une seule année, le CHU de Annaba a réussi à engranger un reliquat de trésorerie de plus de 18 millions DA qu'ils n'ont toujours pas été récupérés par son institution.




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