Algérie

« Nous refusons toute ingérence étrangère en Lybie dont les répercussions seront dangereuses et sur l'Algérie et sur toute la région »


Dans une interview qu'il a accordée à El Khabar, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci a mis en garde contre les répercussions de toute ingérence étrangère en Lybie. Il a, également, appelé les différentes parties de la crise en Lybie au dialogue et à l'arrêt immédiat des violences afin d'éviter des dérives qui pourront entrainer toute la région dans une guerre civile.El Khabar : que se passe-t-il en Lybie et comment analyser-vous la situation en Tunisie et el Egypte '
Medelci : Permettez-moi, d'abord, de remercier votre journal pour l'intérêt qu'il donne à ce qui se passe chez nos voisins et pour ses efforts à éviter à notre région d'avantages de dérives.
Nous avons suivi de près ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte et avions, immédiatement, annoncé nos positions par rapport à ces événements. Ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte, c'était que les deux peuples ont exprimé leur revendications et volonté de changer les régimes qui les gouvernaient jusqu'aux dernières semaines. Aujourd'hui, en Tunisie comme en Egypte, on assiste à l'expression des deux peuples de leur espérance à une meilleure gestion des affaires de leur pays et à tous les niveaux, politique, économique et social.
En ce qui nous concerne en tant qu'algériens, nous respectons la volonté des peuples à choisir leurs gouvernants et leurs représentants. Sur le principe, notre position n'est pas différente pour ce qui est de la Lybie, dont la situation se dégrade de plus en plus, suite à l'absence d'un consensus autour d'une solution de sortie de crise. Tout au contraire, actuellement, c'est la division qui règne. Ce que nous craignons, c'est que cette division se transforme en guerre civile dont la fin ne sera pas pour demain.
El Khabar : l'Algérie prend t elle partie avec l'une des deux parties en conflit en Lybie '
Medelci : à notre avis, la première priorité en Lybie, c'est le retour à la stabilité et à la sécurité, et après ça, on aura une autre discussion sur la coopération bilatérale.
El Khabar : l'Algérie a-t-elle présenté à la Ligue Arabe des propositions de sortie de crise en Lybie '
Medelci : qu'il s'agisse de Tunisie, de l'Egypte et particulièrement de la Lybie, nous avons clairement exprimé notre position et transmis notre voix dans le cadre de la Ligue Arabe. Nous sommes, ainsi, parvenus à un consensus arabe portant sur la nécessité d'agir rapidement envers la question Libyenne. Nous avons adressé un signal fort à Tripoli que nous avons mis en garde contre le chemin que suivent les événements. Nous avons décidé de geler, provisoirement, l'activité de la délégation Libyenne dans la Ligue Arabe jusqu'à ce que nos frères à Tripoli agissent positivement avec les recommandations de la Ligue arabe pour ce qui est de l'arrêt des violences et de permettre aux Libyens d'exprimer librement leur positions et revendications.
El Khabar : L'Algérie aviez vous dit refuse toute ingérence étrangère en Lybie, comment justifiez vous ce refus '
Medelci : en général, la raison évoquée par les puissances étrangères pour s'ingérer dans les affaires internes des autres pays n'est autre que celle des Droits de l'Homme. Toutefois, je ne crois pas que ça soit ça la vraie raison. Comme vous savez, la région arabe est connue pour ses multiples richesses, notamment ses énergies naturelles. Elle est, également, connue par la colère de ses peuples contre les politiques des grands pays, qui ne leur permettent pas de résoudre les grands problèmes de la région arabe.
Il est possible que cette nouvelle situation change les équilibres existants, comme il est possible que la région arabe sorte de cette crise plus forte et plus puissante qu'elle ne l'était auparavant. Le contraire n'est, également, pas à écarter. Il est, donc, nécessaire que nous restons éveillés et vigilants envers les intentions de toutes les parties de la crise actuelle.
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