Algérie

"Nous refusons de servir d'alibi au système qui veut se régénérer''



L'acceptation par l'Union nationale des barreaux d'Algérie de désigner deux membres dans la commission des élections n'a pas tardé à faire réagir l'ordre des avocats de Tizi Ouzou et le collectif des avocats pour le changement et la dignité qui ont rendu publics, hier, des communiqués dans lesquels ils dénoncent et mettent en garde leur union nationale quant à son implication dans le jeu électoral."Nous refusons de servir d'alibi pour le système qui veut se régénérer et rejetons, dans la forme comme dans le fond, l'invitation faite à l'union pour désigner deux membres qui feront partie de la commission de surveillance des élections.
Nous refusons aussi toute tentative qui vise à nous faire oublier nos engagements pour la révolution du peuple, surtout celle qui vise à nous faire occuper pour participer à quelques amendements qui ne sont pas justifiés dans le contexte actuel", indique l'ordre des avocats dans sa déclaration, à travers laquelle il réaffirme clairement que "le barreau de Tizi Ouzou reste fidèle à tous ses engagements et ne cessera d'?uvrer avec toutes les autres bonnes volontés pour aider, assister et défendre les causes justes" et explique : "Nous sommes face à une situation exceptionnelle qui mérite des sacrifices et ne ménagerons aucun effort pour faire valoir les revendications citoyennes et faire triompher notre cause juste."
Pour sa part, le collectif des avocats pour le changement et la dignité a carrément lancé une mise en garde à l'union nationale. "Nous mettons en garde l'Union nationale des barreaux d'Algérie et la mettons devant ses responsabilités éthique, juridique et historique quant à l'implication de notre profession dans les calculs électoraux et politiques du système rejeté par le peuple algérien dans sa globalité. Notre réelle place est parmi et aux côtés du peuple", lit-on dans son communiqué.
Selon certains avocats membres de ce collectif, une réunion devait être tenue hier pour débattre de l'éventualité de l'organisation d'une marche nationale pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "faux bond à la révolution que tous les barreaux ont soutenue depuis son début".
Dans son communiqué, le collectif des avocats explique sa position par le fait que cette élection n'est qu'"une supercherie qui n'intéresse que les recyclés agonisant d'un système qui ne peut enthousiasmer le peuple algérien qui, lui, est résolu à construire une Algérie nouvelle issue d'un processus transitionnel, démocratique, juridique, économique et constituant d'un Etat moderne garantissant les libertés et consacrant un Etat de droit fort de ses institutions".
Dans leur document, les avocats ont tenu à déplorer "les conditions d'incarcération et la prise en charge médicale du commandant et chef de la wilaya IV historique Lakhdar Bouregâa" et à dénoncer "la léthargie, la paresse et la lenteur réfléchie et délibérée du traitement des dossiers des détenus d'opinion".
Ils ont tenu à dénoncer également ce qu'ils qualifient d'"arrestation extrajudiciaire et l'accusation fallacieuse du militant coordinateur de l'UDS Karim Tabbou", qui, soutiennent-ils, "est libre d'émettre son avis politique quant au fonctionnement des institutions de l'état".

Samir LESLOUS


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