Algérie

«Nous pensions que notre quartier ne pouvait pas connaître un tel drame» Les parents et les voisins de la victime, sous le choc, se confient au Temps d'Algérie



«Nous pensions que notre quartier ne pouvait pas connaître un tel drame»                                    Les parents et les voisins de la victime, sous le choc, se confient au Temps d'Algérie
La petite Chaïma Yousfi a été kidnappée de la maison familiale, à Mahelma (daïra de Zéralda), dans la soirée de mercredi aux environ de 20h45, nous indique sa maman, les larmes aux yeux.
Entourée des voisines et de parentes, elle nous raconte que sa fille, âgée de huit ans, «a été retrouvée morte ce matin (ndlr : hier) à l'entrée du cimetière de Mahelma». «Elle portait une blessure au cou et avait des traces d'égratignures au poignet», nous a indiqué le père de la petite.
Au moment où tout le monde attendait le retour de la fillette, l'annonce de la triste nouvelle a créé une grande tristesse parmi les habitants du paisible lotissement Frères Belaïssi, où habite la famille de Chaïma. «Depuis la soirée de mercredi, nous sommes choqués de vivre un tel cauchemar. Nous pensions que notre quartier ne pouvait pas connaître un tel drame», regrette un habitant de ce lotissement connu pour son calme.
«Lorsqu'on a frappé à la porte, Chaïma regardait la télévision alors que ses deux petits frères se chamaillaient. Comme j'étais occupée, je lui ai demandé d'aller ouvrir», raconte la maman. Ajoutant avoir cru que c'était l'homme qui travaille avec son mari, venu rendre les thermos de thé, car son époux possède un étal où il vend du thé au centre-ville.
Selon elle, «cet homme a l'habitude de venir récupérer du thé et s'était déjà présenté à la maison deux fois cette soirée-là. Et en croyant qu'il s'agissait de lui, j'ai demandé à Chaïma de lui ouvrir la porte». Cependant, la maman a vite remarqué que sa petite n'était pas revenue à la maison.
Elle a cru tout d'abord qu'elle était allée faire un tour en essayant de se cacher dans le garage. Après l'avoir appelée et constaté qu'elle ne répondait pas, la maman, intriguée, a couru est sortie dans la rue pour lui demander de rentrer. A sa grande surprise, elle a entendu sa fille, qui était déjà à quelques mètres de la maison, crier : «Je ne viens pas, laisse-moi partir.» En courant vers la direction des cris, elle n'a rien trouvé car le ravisseur était déjà loin et elle n'a pas réussi à savoir quelle destination il avait prise pour tenter de la récupérer.
A ce moment-là, un voisin a entendu les cris et est venu au secours de cette maman affolée et surprise de la disparition de sa fille. L'alerte a été vite déclenchée et des gendarmes ont été dépêchés sur les lieux pour appuyer le voisinage qui s'est mis à chercher Chaïma. «Nous avons poursuivi les recherches jusqu'à trois heures du matin», nous a raconté un voisin de la famille et père d'une camarade de la fillette.
Devant le domicile de la victime, des voisins essayaient de consoler le père Salem qui n'admettait pas ce qui était arrivé à sa petite. «Elle était la perle de mes yeux», nous a-t-il dit. La consternation se lisait hier sur les visages des voisins qui ne réalisaient pas encore le procédé utilisé par les ravisseurs, car, selon eux, il ne s'agit pas d'un kidnapping d'enfant dans la rue, à côté d'une école mais de la maison,
ce qui est très grave à leurs yeux. Depuis le départ des gardes communaux, il y a un an, le lotissement souffre de l'insécurité, ont-ils regretté. La disparition de Chaïma aurait pu être évitée si les services de sécurité avaient déployé les moyens nécessaires comme des chiens renifleurs. Ils considèrent que l'insécurité règne depuis l'arrivée, il y a deux ans, de nouveaux habitants de la cité AADL, mitoyenne du lotissement. «Il y a eu plusieurs vols et agressions à l'arme blanche», ont dénoncé les habitants, qui réclament le retour des gardes communaux.
14 cambriolages dans le lotissement
D'autres, par contre, ont tenu à dire que la recrudescence du banditisme dans le quartier n'a pas de lien avec l'arrivée de nouveaux habitants de la cité AADL car dans le lotissement même habitent des voleurs et des voyous.
Le lotissement a enregistré 14 cambriolages de domiciles dont les auteurs sont des jeunes du quartier, a indiqué un quinquagénaire. Au sujet des ravisseurs, certains voisins n'écartent pas une affaire de règlement de comptes. «Le ravisseur connaissait sûrement cette famille et savait tout d'elle.
En laissant la fille sans vie à l'entrée du cimetière, cela signifie qu'on voulait qu'on la retrouve», essayait d'expliquer un voisin de la famille. Le ou les ravisseurs n'ont pas demandé de rançon, a enchaîné un autre voisin. En attendant de connaître les vraies raisons de ce crime odieux, une enquête a été diligentée.


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