Le Temps d'Algérie : Vous avez organisé aujourd'hui (avant-hier, ndlr) un rassemblement pour revendiquer des droits d'ordre strictement social. S'agit-il d'un message adressé aux autorités '
Tahar Belabbès : La sortie d'aujourd'hui est un démenti apporté à la propagande menée par le pouvoir. C'est également un revers au scénario concocté dans les couloirs du ministère de l'Intérieur. C'est un échec réservé aux complots locaux qui visent la diabolisation de notre mouvement. Nous nous débattons dans de grands problèmes sociaux et toutes les portes ont été fermées devant nous.
Votre action s'inscrit-elle dans un cadre social '
Nos revendications sont d'ordre strictement social. Nous faisons dans l'action sociale, mais devant l'entêtement des pouvoirs publics, nous nous sommes, par la force des choses, retrouvés en train de faire dans le politique, mais dans le seul but d'obtenir la satisfaction de nos revendications qui sont, je dois le rappeler, d'ordre strictement social.
Quelle serait votre prochaine action au cas où les revendications exprimées au cours de ce rassemblement ne sont pas satisfaites '
Nous avertissons les pouvoirs publics qu'en cas de refus de satisfaire les revendications des chômeurs et autres victimes d'injustice sociale, le mouvement va se durcir et nous dégageons toute responsabilité. Nous imputerons la responsabilité au pouvoir si, devant le refus opposé au règlement des problèmes des jeunes chômeurs et victimes d'injustice sociale, ceux-ci finissent par verser dans une action qui sera incontrôlable. Cette action n'est pas la première du genre que nous réalisons.
Avez-vous été contactés par les pouvoirs publics pour la recherche d'une solution au problème '
Il y a eu des contacts dans les coulisses, mais qui ne sont pas arrivés au bon moment. Ces contacts et décisions entreprises par Abdelmalek Sellal ne sont pas innocents. Le mouvement dans le corps des walis n'est qu'une man'uvre qui ne va pas empêcher l'entêtement des chômeurs quant à leurs revendications légitimes.
Des informations font état de l'interpellation de militants venus d'autres wilayas du pays pour se joindre au rassemblement. Confirmez-vous ces informations '
Au moins 16 personnes ont été interpellées. Elles venaient d'autres wilayas pour soutenir la démarche des chômeurs en participant au rassemblement d'aujourd'hui (jeudi ndlr). Nous nous attendons à l'interpellation de centaines de personnes.
Il y a eu des tentatives de médiation de la part d'«el aâyane» (sages) et de députés...
C'est une sale guerre menée par certains députés issus de Ouargla. Ils cherchent à discréditer notre mouvement et ici, les gens ne croient pas à «el aâyane». Ils n'ont aucune crédibilité. Leur action tendant à casser notre mouvement de protestation a provoqué l'effet contraire, comme vous le voyez avec ce rassemblement qui est une réponse au pouvoir. Des élus locaux également participent au complot concocté contre les intérêts des chômeurs.
On nous a accusés d'être des indépendantistes et des séparatistes dans le seul but de casser notre mouvement de protestation. Le rassemblement d'aujourd'hui prouve tout à fait le contraire. Les chômeurs participant à ce rassemblement portent l'emblème national et scandent des slogans favorables à l'unité nationale. Nous voulons un dialogue sincère et des solutions qui durent.
Le comité que vous représentez a-t-il obtenu un agrément '
Nous n'avons pas déposé d'agrément car nous ne croyons pas à cette administration qui participe au complot contre les chômeurs de Ouargla. La Constitution nous accorde le droit d'activer pour défendre nos droits qui sont légitimes, et de manière pacifique.
Cette administration ne veut pas de solutions à nos problèmes mais lorsque nous avons demandé le départ de Abdelmalek Sellal, une panique s'est créée au niveau du pouvoir, d'où les tentatives d'entrer en contact avec nous en coulisse. On parle de «dissensions» au sein du Comité national de défense des droits des chômeurs...
Le rassemblement d'aujourd'hui est une réponse à ceux qui parlent de «dissensions».
Que répondez-vous à ceux qui disent que vous êtes financés par l'étranger '
S'il y a un soutien de l'étranger, il ne peut être qu'en faveur du pouvoir.
Quel serait votre mot de la fin'
Je dis que malgré ce que l'administration nous fait subir, nous ne voulons pas faire partie du crime organisé. Je cite cette phrase de Che Guevara : «Quand le chemin est difficile, c'est la difficulté qui est le chemin».
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Posté Le : 15/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abi
Source : www.letempsdz.com