Algérie

«Nous ne sommes pas une muraille pour protéger l'autoritarisme»


Les syndicats du secteur de l'éducation ont condamné, hier, les propos tenus, mardi dernier, par le ministre des Affaires religieuses et du Wakf. M. Ghlamallah avait dénoncé lors de la conférence des imams le silence de la famille de l'éducation, de l'université et des élus qui, selon lui, n'ont pas participé à  l'apaisement des esprits. Les participants à  cette rencontre ont insisté sur le rôle que doivent jouer l'école et la famille en inculquant aux jeunes des valeurs sûres qui les mettraient à  l'abri des tentatives de manipulation. Ces déclarations n'ont pas été du goût des enseignants qui demandent au ministre de ne pas se tromper de cible. «Au lieu de chercher un bouc émissaire, menons une réflexion scientifique avec un débat ouvert pour trouver une thérapeutique à  ce signal ô combien fort de notre jeunesse», a revendiqué M. Meriane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest). Tout en désapprouvant les actes de vandalisme sur les écoles, les lycées et les édifices (bien des pauvres), le Snapest incombe la responsabilité entière de ce qui s'est passé aux pouvoirs publics «amnésiques», «arrogants» et aveugles devant une révolte, dont les signes avant-coureurs existent.
Bouc émissaire
Ces signes sont, entre autres, le verrouillage des libertés en général et syndicales en particulier, l'absence de dialogue et de concertation sociale, l'inflation galopante et incontrôlée, érodant le pouvoir d'achat. «Les citoyens se désintéressant ostensiblement de la chose publique, sont convaincus que rien ne changera. El harga, l'Europe ou la mort, est le choix douloureux de notre jeunesse», regrette M. Meriane, qui s'interroge à  son tour sur le rôle qu'a joué le département de Ghlamallah pour éviter le suicide des jeunes. Le Snapest pense que le ministère des Affaires religieuses n'a jamais levé le petit doigt devant l'injustice criante, ni devant la corruption généralisée et encore moins devant les inégalités sociales durement vécues dans les quartiers. Les enseignants, de l'avis de cette organisation syndicale, ne sont pas une muraille pour protéger l'autoritarisme, ils sont, certes, pour la paix sociale afin de développer le pays et assurer une justice sociale et contre une paix sociale afin d'assurer la pérennité de l'injustice. Plus virulent, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), par la voix de son chargé de communication, ne comprend pas «comment un ministère tel que celui des Affaires religieuses, qui renferme des structures ayant les clés du paradis et de l'enfer, n'a pas pu agir pour arrêter la fureur des jeunes ni pour faire face à  certains dépassements».
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