Algérie

«Nous ne sommes pas en crise, mais dans une impasse historique»




La situation des droits de l'homme en Algérie a été passée au crible. «Les droits de l'homme est le meilleur voyant du développement d'un pays», a souligné tout de go Saïd Sadi, pour qui «la question des droits de l'homme n'est pas un slogan ou une théorie, mais une culture».  Le président du RCD pense en effet qu'il est important de parler de la justice et de la télévision. Selon lui, «le message distribué par ces institutions est désespérant».
Pourquoi l'ENTV ne viendrait pas couvrir un événement de cette taille, s'interrogera-t-il, avant de considérer que la télévision est «une institution de l'Etat algérien, c'est un déni de droit». «Nous sommes illégaux dans notre pays», pestera le président du RCD, qui abordera longuement la question de l'enseignement, qui est à  la base de la situation que vit le pays. Pourquoi a-t-on plombé le système de l'enseignement ' «Ce n'est pas une erreur», tranchera-t-il. «C'est délibéré», dira Saïd Sadi avec force arguments. Rappelant une étude faite il y a longtemps et à  laquelle il avait participé, le président du RCD racontera que le travail portait sur l'enseignement des enfants et la fratrie de 676 dirigeants algériens. «672 envoyaient leurs enfants chez les sœurs blanches, au lycée français ou leur donnaient des bourses à  l'étranger. Seuls deux envoyaient leurs proches à  l'école algérienne», a souligné Saïd Sadi. «Cela n'est pas une erreur mais un plan. Un plan qui consiste à  envoyer les enfants du peuple à  la boucherie.»Â  Tout est clair pour le président du RCD : «Le régime veut une conscience civile stérile. L'Algérie est dans une impasse de manière délibérée.» «Et lorsqu'on «déculture» il n'y a pas à  s'étonner, voilà où mènent les errements politiques», a déclaré Saïd Sadi, pour qui «la violence de l'islamisme est la conséquence du système éducatif». «C'est une conséquence mécanique du système de l'enseignement», a-t-il précisé.
Revenant sur le combat pour les droits de l'homme, l'orateur évoque l'affaire «du jeune rappeur de Chlef  qui a été condamné à  10 ans de prison par contumace pour avoir fait une chanson critiquant le régime et son frère à  3 ans de prison pour avoir trouvé la chanson sur son portable». «Nous ne sommes pas en régression, nous ne sommes pas en crise mais dans une impasse historique», a indiqué le président du RCD, qui mettra cependant en valeur les actes de résistance des Algériens qui ont décidé de se réapproprier le libre arbitre, citant l'affaire des non-jeûneurs et la mobilisation pour la libération du moudjahid Mohamed Gharbi.
Saïd Sadi a appelé les Algériens à  s'inspirer de la plate-forme de la Soummam et de Novembre 1954 où une poignée de gens avaient pris les armes contre une des plus grandes puissances militaires.
Il donnera l'exemple de la moudjahida Djamila Bouhired, présente dans la salle : «Elle a voué sa vie pour la libération du pays, elle ne l'a pas fait pour une parcelle de pouvoir, ou une carrière mais pour la dignité.» Parlant de ceux qui gèrent le pays, Saïd Sadi soutiendra qu'ils sont incapables d'anticiper les problèmes. Il en donne un exemple : «La dernière catastrophe commise par le chef de l'Etat à  Berlin.» «Pour faire pression sur la France, il a donné son accord sur le projet Desertec», souligne le président du RCD qui indique qu'on n'a pas le poids nécessaire pour jouer sur les rivalités entre les Français et les Allemands. Pour M. Sadi, «nous venons de pulvériser une initiative importante».  


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