Algérie

«Nous ne sommes pas dans une deuxième vague»



Le professeur Kamel Senhadji estime que sur le plan scientifique, la hausse vertigineuse des cas de contaminations au Covid-19 ne signifie aucunement qu'il s'agit d'une deuxième vague. Mieux encore, d'après lui, la virulence du virus a nettement diminué par rapport au début de la pandémie, ce qui fait qu'il tue moins.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Bien que tous les indicateurs laissent penser le contraire, «l'Algérie n'est pas entrée dans une deuxième vague du coronavirus», a affirmé hier lundi, le président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire, Kamel Senhadji, au Forum de la Chaîne 1.
Apportant des arguments scientifiques, il explique que la notion de deuxième vague ne peut être utilisée que si l'on constate que la constitution du virus évolue et présente des mutations et des changements importants. «Si mutation sévère il y a, le système immunitaire ne saura pas se défendre et répondra automatiquement d'une tout autre manière, comme s'il avait affaire à une nouvelle infection». Ce n'est qu'à ce moment là qu'on pourra concrètement affirmer que «nous sommes entrés dans une deuxième vague du virus», souligne-t-il. Il précisera, en outre, que la résurgence de nouveaux cas de contaminations se traduit par la formation de nouveaux clusters notamment dans certaines régions.
Adoptant un ton plutôt rassurant, le professeur Senhadji explique la recrudescence des cas de contaminations observée ces derniers jours « par la reprise des activités sociales et économiques ». Ce que nous vivons en ce moment est, par conséquent, « une réaction naturelle et prévisible ».
Selon lui, l'Algérie se trouve dans une phase qui se caractérise par «une poursuite de la pandémie». D'ailleurs, il attire l'attention sur le fait que «le virus touche beaucoup plus de personnes qu'au départ, mais qu'il tue moins». Une donnée importante, dit-il, qui démontre que la situation ne prête pas à l'affolement bien qu'elle appelle aujourd'hui la population à redoubler de vigilance. Selon lui, la situation est au contraire plus maîtrisable aujourd'hui qu'au mois de mars dernier, car «on commence à mieux connaître le virus et à l'appréhender». Il conviendra, par ailleurs, qu'avec la reprise sociale, «on a vite remarqué un relâchement des citoyens vis-à-vis des gestes barrières». Commentant les dernières mesures adoptées par le gouvernement, Kamel Senhadji évoque «un plan d'action réfléchi et méthodique», qui s'adapte très bien à la situation actuelle. Toutefois, il appelle les pouvoirs publics à être plus «fermes» avec les citoyens qui ignorent le protocole sanitaire en vigueur, sans pour autant tomber dans la «répression».
Le professeur Senhadji a dans le même registre signalé que nous sommes rentrés dans l'ère des épidémies et qu'il faut s'attendre à la manifestation de nouvelles maladies qui peuvent s'avérer encore plus dangereuses pour la santé. C'est pourquoi, dit-il, que l'Agence nationale de la sécurité sanitaire préconise d'axer le système de santé algérien sur la prévention. «Il faut impérativement réhabiliter cet aspect, si à l'avenir nous voulons éviter un scénario catastrophe», prévient-il. Surtout qu'en investissant dans la prévention, «le coût reviendra beaucoup moins cher pour le Trésor», défend-il encore.
M. Z.




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