Algérie

"Nous ne renoncerons jamais !"



Prévisible et ça n'a pas raté. La convocation du corps électoral commence à susciter des réactions de rejet. Et elle a eu pour effet de servir de catalyseur à la mobilisation des citoyens.La convocation du corps électoral par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, qui a annoncé la tenue de l'élection présidentielle pour le 12 décembre prochain, a certes provoqué, un moment, une onde de choc chez certains Algériens, notamment ceux qui s'impliquent dans le mouvement populaire du 22 février. Mais, pour autant, ils demeurent mobilisés et refusent de renoncer à leurs revendications. Pour preuve, ils étaient hier matin près d'une cinquantaine de personnes à avoir choisi de se rassembler à la place du 1er-Novembre, pour des prises de parole en réaction à cette élection présidentielle "qui n'est pas faite encore ni garantie", nous confiera un habitué des marches du vendredi qui participait, hier, au rassemblement.
Pour les plus motivés, il ne faisait aucun doute que les manigances et les man?uvres du régime se font "au travers d'une certaine presse aux ordres, au service du pouvoir, qui va tout faire pour discréditer la révolution du 22 février. Ils auront beau utiliser la violence, les intimidations, les emprisonnements, faire la contre-révolution sur les réseaux sociaux, nous ne renoncerons jamais", a lancé un des participants au sit-in. D'autres ont ainsi expliqué, à leur tour, que les revendications populaires ne seront jamais abandonnées malgré l'entêtement du régime et de l'état-major à vouloir imposer leur feuille de route et l'élection présidentielle. Cette force dont ils sont convaincus vient du fait, comme le réitèrent les manifestants lors des marches du vendredi et l'ont répété hier également, qu'aujourd'hui "les Algériens sont unis, tous frères, que les tentatives de division, le régionalisme et autres man?uvres pour faire avorter la révolution n'ont plus de prise", avons-nous entendu. Un changement apporté par le 22 février, c'est aussi et encore le mur de la peur qui est tombé ; les Algériens se sont réapproprié l'espace public et ont libéré la parole. À l'image des places publiques et des rues devenues des tribunes libres pour le débat politique qui ont lieu dans plusieurs villes et localités du pays.
De fait, la mise en ?uvre de la feuille de route des tenants du pouvoir, avec l'annonce de la date de l'élection présidentielle, ne semble pas faire reculer la population. Bien au contraire, elle semble booster le mouvement populaire et renforcer davantage la mobilisation citoyenne, comme le démontrent les réactions populaires à travers les wilayas. Bien que peu nombreux, hier matin à Oran, les participants ont ainsi réitéré les principes du hirak "qui dérangent et font peur au régime : silmya, dawla madania machi askaria", qui demeurent d'actualité. Tous sont d'accord pour dire que "l'ANP est une institution nationale, mais qu'elle ne doit pas être le pouvoir politique".

D. Loukil


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