Algérie

«Nous ne pouvons pas oublier notre passé, mais l'essentiel c'est de construire l'avenir»


«Nous ne pouvons pas oublier notre passé, mais l'essentiel c'est de construire l'avenir»
«Nous ne pouvons pas oublier notre passé, c'est une chose claire, nette et précise, mais il ne faut pas non plus rester dans les concepts éculés. Il nous faut construire et bâtir définitivement entre nos deux pays, un avenir.»
Cette déclaration du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, redonnera-t-elle un renouveau aux relations, qui jusque là, sont en dent de scie entre l'Algérie et la France, notamment en ce qui concerne la question de la mémoire coloniale, qui fait couler beaucoup d'encre, ici et ailleurs ' C'est du moins, ce qu'a affirmé le chef du gouvernement, invité du journal du lundi soir de France 3, assurant que l'Algérie souhaite, à la faveur de la visite d'aujourd'hui, du président François Hollande, bâtir avec la France une relation résolument tournée vers l'avenir, expurgée de «concepts éculés». «Nous attendons de cette visite l'ouverture d'un nouveau chapitre dans les relations entre l'Algérie et la France, basé sur l'amitié et la coopération», a-t-il déclaré. Répondant à une question de savoir s'il n'est pas temps de faire table rase du passé, le Premier ministre, qui s'exprimait à partir d'Alger, a affirmé que les deux pays sont dans une «phase historique où nous sommes prêts à ouvrir un chapitre nouveau», sans pour autant «oublier le passé», car, selon lui, «les Algériens sont fiers de leur passé et de leur guerre de Libération nationale». «Nous nous inscrivons maintenant dans une nouvelle phase historique. On doit se remémorer notre passé, c'est une chose claire, nette et précise, mais l'essentiel c'est de construire l'avenir», a-t-il souligné. Et d'ajouter : «il ne faut plus qu'on reste dans les concepts éculés. Il nous faut construire et bâtir définitivement entre nos deux pays, puisque beaucoup choses sont là entre nous et beaucoup d'autres ont été déjà réalisées», a-t-il expliqué. Interrogé sur les enjeux économiques de la visite du chef de l'Etat français à Alger, Sellal a rappelé qu'entre l'Algérie et la France, la coopération économique a été amorcée il y a déjà des années, confirmant, en ce sens, que la signature du contrat entre Renault et la SNVI se fera lors de cette visite. Implantée à Oran et financée à hauteur de 51% par l'Algérie et 49% par Renault, l'usine contribuera à la formation de jeunes Algériens avec la création de 6 000 emplois. «Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'industrie française gagne dans cette affaire. C'est un Win-Win parfait. Nous restons solidaires avec les travailleurs français», a dit Sellal. Questionné sur la situation au Sahel, Sellal a réaffirmé que sur le plan des objectifs, Alger et Paris sont «totalement d'accord», notamment sur l'éradication du terrorisme, en insistant sur les principes d'Alger à la non-ingérence dans les affaires d'un autre pays. Questionné sur l'interruption du processus électoral en 1991 et cette nouvelle poussée islamiste dans les pays voisins, Sellal a rappelé que son pays était seul à combattre le terrorisme durant la décennie qui a suivi cette interruption. «Ce n'est que le 11 septembre 2001 que le monde entier a découvert ce fléau que l'Algérie a combattu très durement, très difficilement et beaucoup en ont souffert», a-t-il relevé. Pour ce qui est du «printemps arabe», qui a touché la Tunisie, l'Egypte et la Libye, il a estimé que «chaque peuple assume son destin», ajoutant : «Nous sommes contents quand la démocratie s'installe. Je pense qu'il faut laisser un peu de temps au temps avant de trancher définitivement sur cette question». Le président français François Hollande est attendu aujourd'hui en Algérie pour une visite officielle de deux jours.
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