Algérie

«Nous ne demandons pas l'impossible» Douaniers en grève de la faim



«Nous ne demandons pas l'impossible»                                    Douaniers en grève de la faim
Photo : M. Hacène
Par Younès Djama
Les 16 travailleurs des douanes en grève de la faim à la Centrale syndicale (Ugta) depuis sept jours ont reçu, hier, le soutien de leurs collègues venus des différentes wilayas du pays, à leur tête le premier responsable de l'Union territoriale d'Alger, Amar Arezki, ainsi que le SG de la Fédération nationale des transports et le SG de l'Entreprise générale des services maritimes (Gema). Les douaniers solidaires sont venus des wilayas de Skikda, Tlemcen, Souk Ahras, Tizi Ouzou, Oran et Chlef, entres autres. Aux environs de 11h, la foule a observé une minute de silence en hommage aux syndicalistes disparus, avant que trois représentants des grévistes, MM. Kamel Ramdani, Karim Amrous et Karim Slimani ne prennent la parole pour dénoncer l'«arbitraire» dont ils sont victimes. «Nous ne revendiquons pas l'impossible ; nous demandons l'annulation des décisions de suspension contraires aux lois syndicales prononcées à notre encontre», affirme Karim Amrous, porte-parole des grévistes. Ces derniers dénoncent l'absence de l'administration des Douanes lors de cette action de protestation, qui entame aujourd'hui son 8e jour. Les contestataires dénoncent, en outre, les agissements du secrétaire général de la Fédération des Douanes, qui a fait l'impasse sur cinq réunions ordinaires à caractère organique. Une attitude qualifiée d'entorse à la loi. Les protestataires reprochent également au SG de la Fédération d'avoir «transgressé» l'ordonnance présidentielle 06-03 du statut général de la Fonction publique, qui stipule dans l'un de ses articles qu'un agent suspendu pour quelque raison que ce soit doit passer en commission paritaire après 45 jours, à compter de la date d'entrée effective de la décision de suspension. Or, relève-t-on, les 7 cadres des Douanes ayant fait l'objet de radiation attendent depuis une année leur traduction en commission paritaire. En ce qui concerne ces suspensions, les grévistes les qualifient d'arbitraires et appellent à l'annulation des décisions de la réunion «préfabriquée» convoquée par le SG de la Fédération des Douanes, et ayant débouché sur leur suspension, «d'autant que la réunion en question n'avait pour seul ordre du jour que notre suspension». L'administration a motivé cette suspension par le «refus» des intéressés à rejoindre leurs postes de travail au lendemain de leurs mutations. «En ce qui me concerne, j'ai refusé mon transfert à Boumerdès, alors que je suis élu au sein de la section de Aïn Taya. C'est comme si un maire d'une commune donnée de la wilaya de Boumerdès devait être affecté vers une autre commune de la wilaya d'Alger, alors que les doléances des citoyens lui sont totalement méconnues», martèle M. Amrous. Pour lui, l'administration est «à court d'arguments» ; elle serait même «incapable» de justifier ces décisions de suspension qui ne s'appuient sur aucune base réglementaire. A signaler qu'un des grévistes de la faim a été transféré hier tôt le matin, vers 3h, vers l'hôpital Mustapha-Bacha suite à un accident cardiaque.


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