Algérie

«Nous ne demandons pas des privilèges mais nos droits»


Les chargés de mission et les assistants à  la sécurité montent au créneau pour dénoncer leurs conditions de travail en dégradation continue. Créé en 1993 en plein terrorisme, ce corps, à  mi-chemin entre le sécuritaire et l'administratif – très peu connu des Algériens – est devenu au fil des années le parent pauvre de la Fonction publique. Salaire de misère et absence de statut, les concernés, dont le nombre est estimé à  plus de 1900, refusent de garder les bras croisés. Dans un contexte marqué par la contestation sociale, ils se regroupent en un collectif national et multiplient les écrits aux responsables de différentes institutions de l'Etat. Des écrits qui sont restés sans suite. Aujourd'hui, ils interpellent le chef de l'Etat. «Après avoir saisi les instances concernées sans résultat, nous nous adressons à  vous, Monsieur le Président, afin que vous interveniez pour mettre fin à  notre inquiétude quant à  notre devenir et avenir professionnel», écrivent-ils dans leur lettre ouverte adressée au chef de l'Etat. «Nous étions appelés par l'autorité de wilaya pour une nécessité de services sécuritaire et administratif comme éléments sélectionnés. En période d'état d'urgence où les présidents d'APC et certains chefs de daïra ont fait l'objet d'abandon de poste après avoir été menacés par les terroristes, nous avons signés le PV d'installation et compromis notre vie. L'opération n'était pas facile. Et malgré le risque, nous avons continué notre mission sans recul ni crainte de la situation, mais plutôt avec audace, pour que vive l'Algérie», soulignent-ils. Pour eux, après vingt ans de loyaux services, il est de leur droit de réclamer un cadre de travail meilleur, un statut digne et des salaires décents. «Nos droits ont été plutôt mis en marge et notre passé a été omis, l'autorité ne répond pas à  nos préoccupations», regrettent-ils. Cette catégorie de fonctionnaires précise qu'elle ne demande pas l'aumône. «Nous ne demandons pas de privilèges mais nos droits», clament-ils, soulignant que leur corps est le seul à  toujours àªtre rémunéré selon l'ancienne grille de salaires. «Notre corps a été créé par le décret exécutif du 19 décembre 1993 portant création d'emplois de délégués, de chargés de mission et d'assistants à  la sécurité et fixant leurs missions et leur statut. L'article 4 de ce décret exécutif stipule que les postes de chargés de mission auprès de la daïra et d'assistant à  la sécurité auprès de l'autorité ayant pouvoir de police au niveau de la commune sont des postes supérieurs d'organismes employeurs, dont les titulaires sont nommés par arrêté du wali», relèvent-ils encore, affirmant que leur statut correspond au grade d'administrateur principal. «Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui», dénoncent-ils, précisant que le délégué national à  la sécurité assiste le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales en matière de conception, de mise en œuvre et d'évaluation des mesures dans le domaine de la sécurité préventive. Certains de ces éléments installés depuis 1994 ont un niveau universitaire ; les autres ont au minimum le niveau moyen.
Après près de vingt ans de service, ils perçoivent des salaires parfois inférieurs au SNMG fixé à  18 000 DA depuis janvier dernier.  
 
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