Algérie

"Nous n'avons plus que 2 milliards de dettes !"




Le nouveau président du conseil d'administration de l'USMH, intronisé à la tête du club au mois de juillet 2015, nous fait le bilan de sa gestion. Avec son franc-parler habituel, Abdelkader Mana évoque tous les sujets sans détour.Liberté : Cela fait presque trois mois que vous êtes à la tête du club. Quel bilan faites-vous de votre gestion 'Mana Abdelkader : J'estime avoir donné le meilleur de moi-même, redressant un tant soit peu la situation qui était ingérable. Le terrain était miné de partout, là où vous mettiez votre pied, ça explosait... On a réussi avec quelques membres du conseil d'administration et les actionnaires, à redresser la situation en remettant le club sur le droit chemin. Tout le monde réclamait le payement de ses dettes, les joueurs, le boucher, l'épicier du coin, les hôtels, comme si l'USMH n'avait pas de direction! On a pu apurer certaines situations pour ne pas laisser le club sombrer davantage. On a depensé jusqu'à maintenant presque 10 milliards de centimes y compris les dettes estimées à 12 milliards de centimes, il reste encore 2 milliards de dettes à payer. Lorsque j'ai pris les rennes du club, il n'y avait que 500 millions de centimes dans les caisses, heureusement, qu'on a perçu par la suite une subvention de 3 milliards de centimes de la wilaya d'Alger. Ce n'était pas facile, mais j'ai fait ce que j'ai pu avec mes proches collaborateurs pour entamer la saison dans des conditions vraiment extrêmes.Quel est votre projet sportif pour le club ' J'ai un projet ambitieux pour le club, je veux revenir à notre politique de formation, j'ai dit d'ailleurs à Boualem Charef en début de saison d'essayer de composer au moins avec 50% de nos jeunes qui peuvent relever le défi. je veux réhabiliter la vraie image de l'USMH, qui consiste en le respect de l'adversaire, l'éducation, le fair-play et la fraternité, comme ça, on mettra un terme aux huis clos qui ont cassé notre football. Sur le plan sportif, j'ambitionne de jouer le haut du tableau avec une place honorable et pourquoi pas gagner un titre, je ne vous cache pas que ma préférence va vers la Coupe d'Algérie. Charef fait un excellent boulot, depuis six ans, il est temps pour lui de goûtter aux fruits de son dur labeur.Comment avez-vous fait justement pour faire face aux nombreuses dépenses du club 'C'est simple, comme tous les clubs d'Algérie, grâce aux subventions de l'Etat et de quelques sponsors privés. J'annonce justement dans vos colonnes, la création prochaine d'une société de service chargée de l'environnement, du nettoyage et du curage. Pour entamer l'autofinancement du club, je veux que l'USMH arrive à s'autofinancer pour en finir avec les subventions étatiques.À ce titre, le projet se fera conjointement avec un grand investisseur algérien, le capital sera de 50 milliards de centimes, dont 50% seront détenus par le club. C'est vous dire que je ne reste pas les bras croisés, je veux assurer au club un financement qui peut le faire sortir de cette longue léthargie.Mais votre club est riche, a priori, il dispose de plusieurs sponsors floqués sur les maillots 'C'est exact, on a La Belle de Dahmani Djilali, qui est notre principal sponsor, Ooredoo, groupe Lafarge, Cimenterie Meftah, Anep. On prévoit aussi General Emballage, Tahkout, et Bellat. Justement, c'est grâce à leur apport qu'on a pu subvenir à nos besoins et il faut ajouter les subventions du MJS et de la wilaya d'Alger. Le professionnalisme, c'est ça, chercher les sponsors pour s'autofinancer et créer une activité commerciale autour du club. On aura inchalalh d'autres sponsors prochainement qui vont encore nous accompagner dans notre ambitieux projet. L'USMH, c'est l'histoire avant tout, c'est plus qu'un club.À combien évaluez-vous le budget de fonctionnement de cette saison ' Au train où vont les choses, je pense que notre budget de fonctionnement, avoisine les 25 milliards de centimes, il me reste à trouver encore 15 milliards de centimes pour finir la saison à l'aise, c'est-à-dire que tout le monde aura perçu son dû et qu'on n'aura pas de dettes, surtout.Les supporters n'ont pas compris pourquoi vous avez déplacé le siège du club à Baraki en l'éloignant de son fief sis au Parc 'L'endroit actuel ne me permet pas de travailler sereinement, il y a trop de va-et-vient, je veux que le siège soit loin des regards car c'est une société par actions qu'on gère, il faut que les gens le comprenne. J'ai pris contact avec la direction de l'Hôtel Hilton pour étudier la possibilité de louer des bureaux là-bas aux Pins maritimes, et m'installer provisoirement le temps de trouver un bon endroit, je cherche aussi du côté de Beaulieu ou Oued-Smar, je n'ai pas encore trouvé. Notre daïra englobe quatre communes environnantes, Badjarah, Oued-Smar, Bourouba et El Harrach, c'est importante comme densité, je veux les impliquer dans la vie du club pour lui redonner une autre dimension tant au plan sportif qu'administratif. Je veux insuffler une nouvelle dynamique au club que j'ai créé moi-même, il a besoin d'une nouvelle forme de gestion, il est moribond, ce n'est pas facile de gérer un club avec une dette de 2 milliards, à ce jour, c'est-à-dire jusqu'au mois de septembre 2015, tous les joueurs, sont payés, à l'exception de cinq d'entre eux qui n'ont pas encore perçu leur salaire, le reste est à jour. Il y aussi les entraîneurs des jeunes catégories, je dois faire face à tout cela, il faut aussi que les gens d'El Harrach sachent que la masse salariale est de l'ordre de 1,9 milliard de centimes, dont 250 millions de centimes réservés au technique et administratif et 400 millions de centièmes pour les jeunes catégories, je n'ai rien à cacher, je veux révéler ces chiffres-là pour que les Harrachis sachent la vérité. La transparence sera totale, je suis revenu au club parce que je n'ai pas trouvé un repreneur sérieux mais je ne vais pas m'éterniser, je reviens juste pour remettre de l'ordre dans le club, et lui redonner sa notoriété, puis je laisserai la place aux autres.Vous envisagez donc de vous retirer 'Ah ! oui, d'ici la fin de cette saison, je quitterai le club, je vous l'ai dit, je ne suis pas venu pour rester longtemps, c'est le devoir qui m'a appelé, mon état de santé ne permet pas de poursuivre ma mission, je souhaite que les enfants d'El Harrach, conjuguent leurs efforts pour être derrière leur club qui une histoire et un passé glorieux.On réalise un très bon début de saison, on veut conserver cette dynamique des bons résultats qui va nous permettre d'entrevoir le reste de notre parcours en toute sérénité, c'est le fruit d'un travail collectif, qui va du staff technique mené par Boualem Charef qui fait un travail titanesque aux autres staffs sans oublier le soutien régulier de nos supporters qui sont restés toujours fidèles au club. R. A.




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