Algérie

«Nous n'avons pas d'autre alternative»



«Nous n'avons pas d'autre alternative»
Précarité - La vente de fruits et légumes sur le bas-côté des axes routiers n'est pas, comme on pourrait le croire, tâche aisée.C'est plutôt un métier pénible, précaire et même périlleux dans certains cas, en témoignent les concernés. «Personnellement, j'aurais aimé, si je disposais d'un local ou d'un étal au niveau d'un marché public, exercer dans la légalité et, en même temps, assurer mon avenir. Les gens estiment que nous réalisons de gros bénéfices, mais c'est totalement faux. Nous gagnons simplement notre vie de la manière la plus simple au monde», lance, à cet effet, Rachid qui vend divers légumes au niveau du tronçon autoroutier Lakhdaria - Djebbahia, dans la wilaya de Bouira. «Je passe toute ma journée ici à attendre d'éventuels clients. Certains s'arrêtent pour acheter un kilo de pommes de terre ou d'oranges, d'autres, juste pour se renseigner sur les prix. Il y a même ceux qui tentent de me faire de la morale en me disant que mon travail est illégal. Parfois, je vis des journées cauchemardesques. Et quand je pense à l'avenir, je me sens vraiment dégoûté car si jamais je fais un accident, mes enfants seront exposés à toutes les misères du monde», poursuit notre interlocuteur.
Pour Hakim, vendeur lui aussi de fruits et légumes à Messelmoune (Tipasa), ce métier est assimilé à un passe-temps, sans plus. «Maintenant, nous sommes jeunes et nous parvenons à gagner notre vie de n'importe quelle manière. Et demain, lorsque le poids des années aura raison de nos forces ' Nous n'avons ni retraite, ni sécurité sociale et encore moins d'argent épargné ! Notre seul souhait est de décrocher des emplois stables et permanents, même avec de bas salaires, car l'essentiel c'est l'avenir», soutient ce quadragénaire, père de trois enfants.
La plupart de ces commerçants s'accordent à dire que l'absence d'horizons constitue leur principale préoccupation et que cette activité passagère ne représente qu'un simple moyen pour subvenir aux besoins de leur famille au quotidien. Les vendeurs, sur l'autoroute, sont aussi la cible des bandes de malfaiteurs qui profitent de la moindre opportunité pour leur extorquer, sous la menace d'armes blanches, la recette de la journée. «Les voyous se présentent, généralement, en tant que clients. Ils commencent par négocier les prix des produits exposés, et profitent, par la suite, de l'absence de clients pour s'attaquer aux commerçants. Plusieurs jeunes vendeurs ont été victimes de ces bandes organisées.
D'ailleurs, ces derniers temps, il est impossible de trouver ces vendeurs au-delà de 17 heures», expliquent nos interlocuteurs. C'est dire que le phénomène du commerce sur les bords des axes routiers et autoroutiers n'est pas seulement un créneau juteux, mais une source de précarité et d'insécurité qui taraudent les esprits des vendeurs qui n'aspirent qu'à dénicher des emplois stables afin de se mettre à l'abri des tracas quotidiens auxquels ils sont confrontés.


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