Algérie

«Nous n'avons aucune intention de déstabiliser Djezzy»



En réponse au patron du groupe égyptien Orascom Telecom Holding et propriétaire de Djezzy, Naguib Sawiris, qui s'est violemment attaqué aux autorités algériennes en les accusant d'avoir voulu nuire à  sa boîte en Algérie, le ministre apporte des précisions très claires. Sans citer le milliardaire égyptien, M. Benhamadi affirme que l'Etat algérien veut reprendre l'entreprise tout en la sauvegardant. «Nous voulons préserver l'entreprise Djezzy telle quelle. Préserver son réseau, son potentiel d'encadrement, son personnel et son portefeuille clientèle également», a-t-il lancé lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. En se gardant de donner des détails sur le processus de reprise de cette boîte qui est déjà engagé, l'orateur rassure le personnel de Djezzy. «Nous n'avons donc aucune intention de déstabiliser Djezzy, surtout qu'il s'agit d'une affaire qui marche bien. Nous voulons donc récupérer l'entreprise dans les meilleures conditions possibles», a-t-il souligné. Selon lui, le rachat de Djezzy «est une question de temps». «La décision politique a été prise pour l'acquisition de Djezzy. Nous essayons d'aller vite. Le processus est engagé, le dossier est ouvert. Ce n'est pas une affaire facile. Il faut laisser le dossier se développer naturellement», soutient-il, abondant dans le même sens que son collègue des Finances, Karim Djoudi, qui avait déclaré, dimanche dernier, que «les choses sont engagées». L'entreprise du milliardaire égyptien est en disgrâce depuis 2008 après la cession des cimenteries acquises à  un prix symbolique au groupe français Lafarge et sans l'aval du gouvernement algérien. Ainsi, lors de son intervention au sommet des marchés émergents organisé par le quotidien économique londonien, The Economist, Naguib Sawiris s'en est pris aux autorités algériennes. «Nous avons atteint une part de marché de plus de 70% dans les télécoms, où il y a trois acteurs. Nous sommes les plus grands et ils ont commencé à  exercer des pressions sur nous pour la simple raison que nous étions très rentables et que nous avons réussi», estime-t-il.  

Suppression de la TVA pour l'accès à  Internet  A une question de savoir si l'option de la reprise du fournisseur privé d'accès à  Internet (Eepad) par le gouvernement est toujours de mise, le ministre répond par l'affirmatif. «Tout est possible. Le dossier du litige entre Algérie Télécom et Eepad est encore au niveau de la justice. Celle-ci a désigné un expert. Nous attendons les conclusions de cet expert pour continuer à  avancer dans le dossier», précise-t-il. Dans la foulée, Moussa Benhamadi donne plus de détails concernant les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010 en vue d'encourager le développement de l'accès à  Internet en Algérie. Selon lui, la TVA pour l'accès à  Internet et la production du contenu sont désormais supprimées. «Le défi actuel réside dans le contenu. C'est aux Algériens de faire l'effort qu'il faut pour produire suffisamment et valoriser l'effort d'investissement. Donc, la TVA passe à  0% pour l'accès à  Internet, dont la TVA, le développement de site web et leur hébergement sur les territoires algériens (sur le domaine Point DZ) et tous les services relatifs à  l'activité de production», explique-t-il. Le but de cette exonération de TVA est, indique-t-il, d'encourager les jeunes à  se lancer dans ce domaine et les investisseurs à  s'impliquer dans la mise en place de centres d'information. «Nous voulons également inciter les grands serveurs d'information à  travers le monde à  se délocaliser en Algérie. Puisque, en plus de l'avantage en matière de coût de l'énergie, il n'y aura pas de TVA», a-t-il affirmé.
 


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