"Nous n'agissons pas par sentiments"

L'information révélée en exclusivité par Liberté dans son édition du 22 août dernier s'est avérée juste. Le milieu de terrain Muaid Ellafi a été libéré par l'USM Alger qui a annoncé, dans la soirée de lundi, avoir "résilié à l'amiable le contrat du joueur tout en lui souhaitant bonne chance pour la suite de sa carrière". "Nous avons visionné plusieurs matches de l'USMA sous la coupe de Dziri Bilel et sous l'ère de Mounir Zeghdoud. On construit l'effectif dans l'intérêt de l'USMA et pas autrement. Je sais qu'il y a des personnes qui ont un lien affectif avec les joueurs. Mais je ne fonctionne pas ainsi. Je pars du principe que des statistiques parlent d'elles-mêmes. Par exemple : il y a des joueurs qui ne sprintent pas. D'autres courent moins.Par conséquent, les décisions prises sont réfléchies et étudiées à la fois", a déclaré Anthar Yahia en faisant allusion à Muaid Ellafi dont les statistiques sont faibles aux yeux de Ciccolini et Anthar Yahia qui estiment que beaucoup de paramètres ont contribué au départ d'Ellafi. "D'ailleurs, vous pouvez trouver un joueur qui plaît à un responsable de communication, à un cheminot, mais nous avons notre vision des choses en ramenant des joueurs qui répondent au projet que nous sommes en train de mettre en place.
Je sais que nous pouvons engager deux étrangers, mais le club n'est pas concerné par une compétition africaine. Il y a une pensée derrière ça, il y a le côté financier, la dernière année du contrat, sans oublier l'aspect technique. Nous savons ce que nous sommes en train de faire. Je ne peux pas convaincre les gens qui ont une préférence pour un joueur. Mais il existe des exigences par rapport au poste.
C'est la loi du football, c'est tout. Et si nous avons libéré certains joueurs, c'est parce que le niveau l'exige. Je dis aux supporters qu'on travaille dans l'intérêt du club pour avoir la meilleure équipe compétitive", a indiqué le directeur sportif des Rouge et Noir. Il est vrai que l'aspect financier serait l'une des raisons de son départ, dans la mesure où Ellafi n'avait pas perçu ses salaires pour des raisons de transfert d'argent depuis près de 20 mois. Il n'avait encaissé au moment de sa signature en décembre 2018 qu'une avance de 3 salaires.
L'USMA lui doit donc la somme d'environ 4,5 milliards de centimes, soit un salaire mensuel de 18 000 dollars transférable chaque mois sur son compte basé en Tunisie, conformément à une clause signée dans son contrat. Cependant, hormis l'avance citée plus haut, Ellafi n'a jamais récupéré son argent sur son compte basé en Tunisie, en raison des difficultés administratives éprouvées au niveau de la Banque d'Algérie pour procéder à ce genre de transactions bancaires. De ce fait, l'USMA ne pouvait supporter une telle charge salariale.
D'autant que l'international libyen n'entre pas dans les plans du nouvel entraîneur François Ciccolini qui n'a pas hésité un seul instant à le porter sur la liste des joueurs libérés. Résultat des courses : l'USMA a mené des négociations serrées avec Ellafi pour une séparation à l'amiable. A priori, le joueur aurait renoncé à son argent contre sa lettre de libération. Il est libre désormais de signer dans le club de son choix, et l'USMA est libérée d'un lourd fardeau financier. Un compromis donc qui arrange les deux parties. Enfin, l'USMA a annoncé hier la signature du gardien de but Alexis Guendouz pour une durée de deux ans, emboitant le pas à Benkhelifa et Belkacemi.

Nazim T.