Algérie

"Nous laissons une chance au dialogue"



Le Conseil national des enseignants du secondaire et du technique (Cnapeste), réuni hier à Boumerdès en session extraordinaire, n'a pas décidé de la suite à donner à son mouvement de grève. "Nous laissons une chance au dialogue comme nous l'avons toujours fait", a assuré le porte-parole du syndicat, Messaoud Boudiba. En conclave, les membres du conseil national étaient partagés entre la poursuite du mouvement de grève ou son gel. Concernant le contact avec la tutelle, M. Boudiba dira : "Nous avons entendu parler de ce message de la ministre sur sa page facebook, mais ce n'est pas pour nous du nouveau." Mais, ajoute-t-il, officiellement, et depuis hier, "aucun contact n'a été enregistré avec la ministre". "Vous voyez que nous avons affiché une bonne volonté, mais de l'autre côté, c'est le silence", relève-t-il. Réagissant à la décision du ministère de l'Education nationale de radier définitivement les enseignants grévistes, le syndicat oppose une ferme intention quant à la poursuite de sa grève ouverte et ce qui risque de peser dans la décision finale du conseil national car ce qui au début, n'était qu'une menace, a fini par être appliquée sur le terrain.Messaoud Boudiba précise qu'effectivement des enseignants ont reçu des décisions de radiation de la Fonction publique mais la majorité des enseignants concernés a refusé de les prendre, car ces mesures sont, dit-il, "illégales". Et de préciser que "tant qu'il n'y a pas un vrai dialogue, un dialogue sérieux pour donner suite aux engagements pris par la tutelle, nous restons grévistes". Les enseignants sont responsables et conscients de la situation. Tout en rejetant en bloc l'information selon laquelle des syndicalistes du Cnapeste font pression sur les élèves pour ne pas assister à des cours assurés par des enseignants contractuels, comme c'est le cas à Blida. "Ce sont là des accusations graves et sans fondement. Si tel est le cas et si les associations des parents d'élèves ont des preuves, elles n'ont qu'à déposer plainte, c'est une autre manière de vouloir ternir l'image de l'enseignant vis-à-vis de la société." Après une énième pause, les travaux des instances délibérantes ont repris vers 19h dans un amphithéâtre divisé.
Au moment où le représentant d'Annaba "vote" pour un gel de 48h du mouvement, avec une invitation officielle pour la reprise des négociations au plus tard ce jeudi, le coordinateur d'Aïn Defla propose un arrêt d'une semaine pour juger, selon lui, "la bonne volonté de la tutelle". Par ailleurs, certains coordinateurs de wilaya, non satisfaits de la tournure prise par les débats, ont quitté les lieux momentanément avant d'être rappelés à l'ordre en leur intimant de rejoindre la salle. Pour le coordinateur national du Cnapeste, Oulha Salim, "le dernier mot reviendra aux coordinateurs de wilayas". "Nous nous dirigeons vers un vote qui décidera de l'arrêt ou non du mouvement de grève dénonçant au passage ?les mesures administratives répressives de la tutelle' et ?son attitude' de refuser la tenue d'un dialogue sérieux pour trouver la solution à cette impasse." Ils font savoir, en outre, que la grève illimitée se poursuivra tant que le ministère de l'Education "continuera d'user de ces moyens de pression". Et d'ajouter que "les dispositions mises en place par la tutelle ne font qu'exacerber la colère de l'ensemble des protestataires». La nuit sera longue pour les 160 congressistes du Cnapeste mais dans les couloirs du lycée Frantz-Fanon de Boumerdès, on laisse entendre que la majorité des présents serait pour l'arrêt de la grève et le retour à la table des négociations.
Wahab M.


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