« Nous évoluons dans une nouvelle ère où la censure politique est révolue » Nicolae Prelipceanu, journaliste, écrivain et poète roumain

Vous avez évoqué dans votre communication le phénomène de la censure. Pourriez-vous y revenir '
Cette censure a touché nos collègues et moi, qui étions victimes de l'ex-dictateur Nicolae Ceausescu, un régime qui ne tolérait pas l'évasion.
De quel genre de censure parlez-vous '
Nous évoluons dans une nouvelle ère. Celle où la censure politique est révolue. Je parle, bien évidemment, d'une nouvelle forme de censure. Il s'agit de la censure économique qui frappe les créateurs les plus éloignés des canaux commerciaux.
A quelle personne êtes-vous le plus à l'aise dans vos écrits '
Peu importe, j'utilise les deux, sans problème. Les premières du singulier et du pluriel. Cependant, pour l'instant, j'ai davantage utilisé la troisième personne. Malgré tout, il semblerait plus facile d'écrire à la troisième personne, cela impliquant moins l'auteur. Le lecteur a toujours tendance à attribuer à l'auteur ce qu'il est en train de lire, lorsque c'est écrit à la première personne.
Qu'est-ce qui rend crédible un personnage ' Comment créez-vous les vôtres '
Si un auteur ne sait pas rendre crédible un personnage, ce n'est pas la peine qu'il écrive. La création des personnages va bien entendu de pair avec ce qu'on a décidé d'écrire. Je sais donc déjà quelles caractéristiques attribuer à chacun lorsque je commence mon récit.
Au plus profond de votre motivation, pour qui écrivez-vous '
Je pense qu'on écrit d'abord parce qu'on en a envie, donc pour soi. Mais on comprend vite que si l'on veut être lu, il faut aussi tenir compte de ce que pourrait ressentir le lecteur.
Les conflits internes sont-ils une force créatrice '
Il est évident que l'auteur y met toujours une part de son vécu et que l'écriture sert également à régler des comptes. Dans ce dernier cas, cela peut servir l'écriture en la rendant plus forte ou plus poignante.
Et si on vous proposait d'adapter un jour votre 'uvre, quelle serait votre crainte '
Aucune crainte. Je ne risque rien. Et puis, de toute façon, je place une certaine confiance en les auteurs et en l'humain. Quand un réalisateur vient me voir, je visionne ses films, on discute. Si l''uvre me séduit, je fonce. Dans le cas contraire, je ne donne pas de suite.