A la tête du secteur de l'agriculture depuis juillet dernier, Sid Ahmed Ferroukhi a rejoint le ministère avec l'intention de reprendre certains travaux inachevés à l'époque où il en assurait le secrétariat général. La structuration des filières, mais aussi les contrats de performance signés avec les professionnels du secteur seront relancés sous forme de contrats programmes à établir avec les investisseurs, dans le cadre de partenariats public-privé, nous annonce le ministre.- Vous avez quitté le secteur de l'agriculture en 2012, pour y revenir trois années après. Dans quel état l'avez-vous trouvé 'Globalement, le secteur agricole s'est développé au cours des quinze dernières années mais actuellement, il est en phase de défis encore plus importants. Il y a eu des programmes de développement qui ont été mis en place et des évolutions ont été constatées dans plusieurs régions du pays, comme c'est le cas dans cette wilaya, en l'occurrence Biskra où, il y a quinze ans de cela, nous étions à 50 000 ha irrigués alors qu'aujourd'hui, nous en enregistrons 110 000. Dans toutes les spéculations, les choses ont évolué. Mais maintenant, il faut accélérer la croissance, arriver à répondre au défi de diminuer l'importation des produits stratégiques, ouvrir de nouvelles capacités pour diversifier l'économie et exporter.Ici à Biskra, nous avons vu au moins trois potentiels importants : la filière datte avec toutes ses composantes, celle de maraîchage qui a de grandes potentialités, en ce sens que nous pouvons faire de la précocité et de très bons légumes et en exporter, ainsi que la filière viande, grâce au potentiel dont jouit toute la région sud de la wilaya, à savoir Ouled Djellal, Doucen jusqu'à Ras Elma où la viande ovine peut participer à ce développement.- Ne craignez-vous pas que la crise actuelle ait un impact sur le financement des programmes de développement du secteur 'Quels impacts ' Aujourd'hui, on doit se mobiliser et non pas attendre les impacts. Le financement ne posera pas de problèmes dès lors qu'on aura de la visibilité et qu'on arrive à mobiliser tous les investissements qui peuvent être faits par les opérateurs et les agriculteurs.- Justement, vous insistez souvent dans vos interventions sur le rôle des opérateurs privés. Comment allez-vous réussir à impliquer le secteur privé et à ce qu'il s'intéresse au secteur 'Le rôle du privé est aujourd'hui très important dans toutes ses dimensions, qu'ils soient de petits agriculteurs ou de petits éleveurs jusqu'aux grands opérateurs qui disposent de grands moyens. Il faut arriver à ce que toute cette chaîne d'intervenants investisse dans la modernisation et l'amélioration des rendements pour parvenir à produire mieux dans les mêmes superficies, avec les mêmes moyens et la même ressource en eau.- Le ministère a lancé, il y a quelque temps, une opération de structuration de toutes les filières agricoles. Cette opération a été arrêtée. Comptez-vous la reprendre 'Je pense que c'est un processus qui est un peu long, mais qui est aussi de plusieurs ordres : économique, organisationnel, technique? Il faut avancer sur tous les fronts et prendre en considération le fait qu'il s'agit de privés, dont le nombre est démultiplié, qui ont leur propre stratégie. Il faut avoir la patience de les accompagner dans un contexte où l'on a des objectifs précis et un partage des rôles entre les pouvoirs publics et les investisseurs privés.- Et qu'en est-il des contrats de performance ' Allez-vous les reprendre aussi, d'autant que vous en avez été l'initiateur 'Il faut reprendre les contrats de performance à l'intérieur des filières. Nous allons essayer de développer l'idée de contrat programme avec les investisseurs qui viennent ou avec les agriculteurs et leurs opérateurs partenaires. Lorsque ces derniers demandent l'accompagnement de l'Etat, il faut, en contrepartie, qu'on ait des engagements de leur part. Nous allons essayer de travailler dans le cadre de ce partenariat public-privé, mais avec des objectifs et une responsabilité que chacun doit assumer.- Vous avez annoncé un grand événement pour le 26 novembre, où d'importantes décisions seront annoncées. Peut-on en savoir plus 'Il s'agit d'un grand rassemblement des agriculteurs, des éleveurs et de toutes les catégories professionnelles intervenant dans le secteur et auquel le Premier ministre assistera. Il y aura des décisions importantes qui seront annoncées. Nous sommes en train de finaliser toutes leurs conséquences et je pense qu'il faudra laisser la primeur à celui qui viendra les annoncer au nom du président de la République.
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Posté Le : 17/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes Mechti
Source : www.elwatan.com