Au moment où la question du gaz de schiste continue d'agiter le débat au sein de l'opinion publique, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, semble encore évasif quant à aller concrètement dans le sens de l'exploitation de cette ressource ou non.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Mohamed Arkab a ainsi laissé entendre, hier mardi, lors de son passage à la Radio Chaîne 3, que pour l'heure, il n'est pas possible de déterminer avec précision si on peut ou non aller vers l'exploitation du gaz de schiste.
Argumentant son propos, il explique au préalable que les données du terrain démontrent que «l'Algérie constitue la troisième réserve mondiale en la matière» et qu'en conclusion, le potentiel existe bel et bien. A partir de là, «on va s'atteler à évaluer ce potentiel et de fait, chercher les meilleurs gisements économiques et les plus viables», souligne-t-il.
L'intervenant tient à insister qu'avant de statuer sur la question d'exploiter ou non cette ressource naturelle, il est indispensable de s'en remettre à des spécialistes et à des experts. A côté de ces consultations, il suggère qu'il faudra également «former davantage nos ingénieurs et nos techniciens à certaines technologies liées à l'exploitation des ressources naturelles».
A cet égard, Mohamed Arkab fait savoir que le but de cette évaluation globale, c'est d'être certain «de trouver le meilleur modèle pour préserver, et l'homme et l'environnement». Ce dernier a, néanmoins, pointé du doigt les défaillances qui caractérisent notre domaine minier, soutenant que «beaucoup de travail reste à faire». Selon lui, «l'aboutissement de toutes ces opérations demandera beaucoup de temps». Voilà pourquoi, estime-t-il, «nul n'est en mesure d'entreprendre quoi que ce soit dans l'immédiat». Du moins, pas tant qu'il ne sera pas possible de dire avec certitude que «nous avons les moyens d'exploiter le gaz de schiste sans nuire à quiconque». Le premier responsable du secteur a, par ailleurs, abordé la question de la transition énergétique, insistant sur l'urgence de la réaliser. Il a, dans ce sillage, exprimé son inquiétude après avoir constaté une surconsommation d'énergie au niveau local. «Au mois d'août 2019, nous avons enregistré un pic de consommation électrique ayant atteint les 15 000 mW», a-t-il relevé.
Mohamed Arkab a souligné l'impératif de varier le bouquet énergétique. Il rappelle, justement, que 98% de notre énergie électrique provient du gaz naturel. Une consommation de gaz ultra-volumineuse qui n'est pas en adéquation avec notre production actuelle.
Mohamed Arkab affirme que nous sommes à un stade où la consommation d'énergie échappe totalement au contrôle des autorités compétentes. «Il nous faut renouveler les réserves en hydrocarbures et augmenter la capacité de production par l'exploitation de découvertes déjà réalisées.»
La mise en branle de cette stratégie plutôt ambitieuse, contribuera, dit-il, «à préserver pas moins de 240 milliards m3 de gaz», soit l'équivalent de 50 millions de dollars. D'où la nécessité aujourd'hui «d'engager une réflexion permettant de dégager un nouveau modèle énergétique». Il a d'ailleurs fait savoir que l'élaboration d'une stratégie claire s'impose d'elle-même, laquelle sera appuyée par la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Loi qui, d'après lui, «va nous permettre de chercher d'autres potentiels que nous n'avons pas atteints jusqu'à maintenant» et ce, aussi bien à travers Sonatrach qu'à travers d'autres partenaires disposant de la technologie et du financement nécessaire pour réaliser cela.
Evoquant le programme portant sur la réalisation de 15 000 mW à l'horizon 2030, il assurera que cela est «réaliste» et donc faisable. Il fait état de la réalisation prochaine de 1 000 mW, par le ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables.
M. Z.
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Posté Le : 26/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Massiva Zehraoui
Source : www.lesoirdalgerie.com