Algérie

“Nous demandons les 10% de bonification”



Les travailleurs de l’hôtel Riadh de Sidi-Fredj (Alger) sont en grève depuis jeudi, pour protester contre “la lenteur et l’incertitude dans l’octroi de (leurs) droits”. Concrètement, ils demandent “l’alignement” sur leurs collègues de l’hôtel Essalem de Skikda, qui ont bénéficié d’une bonification de 10% du prix de cession de l’établissement hôtelier, après que celui-ci eut été cédé à un privé.
“Nous avons la loi de notre côté et l’accord de principe de la direction de l’EGT (Entreprise de gestion touristique, ndlr) de Sidi-Fredj, mais nous n’avons reçu aucune garantie, ni écrit prouvant que nos droits ne seront pas confisqués”, a déclaré un membre du collectif des salariés.
L’affaire remonte à quelques mois. Les travailleurs de l’hôtel Riadh ont appris que leur établissement allait être vendu à un groupe d’hommes d’affaires libanais. Un comité s’est constitué autour des délégués des travailleurs et a interpellé, par courrier, différentes instances, dont l’UGTA, le département de Hamid Temmar et le président de Gestour.
Or, depuis le 1er juin dernier, les Libanais sont en activité à l’hôtel de Sidi-Fredj, et les 148 travailleurs ont commencé à s’interroger sur le sort des fameux 10% après le remaniement partiel du gouvernement, surtout que “le Conseil des participations de l’État (CPE) tarde à se réunir”. Jeudi, le directeur général de l’EGT de Sidi-Fredj s’est déplacé sur le lieu de la grève et a demandé aux travailleurs de l’hôtel Riadh de patienter jusqu’à la prochaine réunion du CPE.
Une réunion dont la date aurait été déjà reportée et qui n’est aujourd’hui, pas connue. Pour les travailleurs grévistes, le débrayage leur est imposé, car “les promesses verbales ne suffisent pas”. Cela même si le décret de 2001, publié au Journal officiel n°47 du 22 août de la même année, stipule, dans son article 28, que les salariés des entreprises publiques éligibles à la privatisation totale “bénéficient à
titre gracieux de 10% maximum du
capital de l’entreprise concernée”. Le même article précise également que cette quote-part “est représentée par des actions sans droit de vote ni
de représentation au conseil d’administration”.
Devant “l’absence de dialogue” et “l’absence de réaction” des autorités publiques, notamment après le dépôt du préavis de grève, “l’arrêt de travail est devenu une nécessité pour arracher des garanties à nos doléances”, selon les grévistes. Ces derniers révèlent qu’ils ne sont pas opposés à la privatisation et qu’ils n’ont “aucun problème” avec l’entreprise étrangère, d’autant que celle-ci aurait accepté de maintenir le personnel à son poste. “Notre problème est avec l’État, avec le CPE”, soutiennent-ils.


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