Pouvez-vous nous dresser un état des lieux sur le mouvement antigaz de schiste d'In Salah 'Le mouvement est devenu un état d'esprit de toute la population, précisément chez les personnes d'un certain âge, les femmes et surtout la jeune génération. C'est une conviction instruite par des preuves scientifiques, la société civile d'In Salah est convaincue. Notre lutte pour préserver notre environnement et nos ressources vitales est un acte citoyen responsable et représente une évolution et un progrès pour notre propre région et partant pour toute l'Algérie.Quelles sont les derniers développements du côté de l'exploration 'D'après les visiteurs occasionnels du site, les deux puits fracturés sont sur torche pour le test de débit (des forages conventionnels d'In Salah Gaz venaient de commencer dans la même région de Gour Mahmoud). Mais nous n'avons aucun droit de regard ni aucune communication sur les déchets chimiques et les eaux contaminées. Rien, c'est le black-out total qui nourrit nos suspicions et laisse croître nos doutes sur les atteintes à l'environnement.Quelles sont à votre avis les per-spectives du mouvement anti-gaz de schiste en Algérie au vu de la baisse des prix du pétrole d'une part et du silence des autorités 'Nous pensons que la baisse des cours du pétrole freinera toute tentative d'aller plus loin dans ce projet inacceptable dans les régions à haut stress hydrique, comme le Tidikelt et Touat, où la pluviométrie est presque nulle. L'Algérie est face un grand challenge économique et social. Cette dépendance de la rente pétrolière est une menace directe et nous sommes convaincus que notre mouvement apportera un plus pour que nos élites politiques et économiques envisagent sérieusement de travailler sur la diversification de notre économie et sur le mix et l'efficacité énergétiques.Allez-vous participer à la Conférence de Paris et qu'allez-vous y dire dans ce cas 'Nous avons essayé de participer pour faire entendre notre point de vue, mais il fallait avoir un appui officiel. Chose non acquise dans l'état actuel des choses. Le secrétariat de la COP21 nous a expliqué les conditions et nous sommes dépourvus de moyens pour participer aux animations associatives non officielles pour des raisons financières. Les revendications des habitants d'In Salah sont simples : Nous demandons aux pays les plus riches, qui sont également les plus pollueurs, de faire amende honorable en procédant à un transfert technologique ainsi qu'une coopération scientifique et industrielle pour le traitement écologique des eaux usées et faciliter la maîtrise des technologies et science de l'eau.Il y a aussi le volet énergétique qui prime avec la mise en place de programmes conséquents de production énergétique thermique et éolienne et des techniques d'isolation thermique dans les zones chaudes. Sans savoir-faire et sensibilisation auprès des populations, les hommes auront recours aux ressources fossiles et les émissions de GES seront plus importantes. Nous habitons une immense désert, le plus chaud et le plus aride sur terre, nous serons les plus vulnérables alors.
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Posté Le : 09/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houria Alioua
Source : www.elwatan.com