"Nous avons eu des promesses, nous attendons toujours du concret", a-t-il soutenu.Malgré la répression, les défections et le discours musclé d'Ahmed Gaïd Salah, le panel chargé de servir d'intermédiaire pour le dialogue poursuit sa mission. Il met entre parenthèses les "préalables", mais il continue de réclamer des "mesures d'apaisement" nécessaires à tout début de dialogue. Le coordinateur du panel, Karim Younès, affirme que malgré le maintien du dispositif sécuritaire autour de la capitale et l'absence de réactions positives des autorités par rapport aux doléances de son groupe, il poursuivra sa mission. "L'intérêt du pays est au-dessus de tout", nous a-t-il indiqué, hier, par téléphone. Malgré le "maintien" à son poste "sur insistance des membres du panel", l'ancien président de l'APN ne veut pas renoncer aux préalables posés pour l'entame du dialogue.
"Contrairement à ce qui s'est raconté, nous n'avons pas renoncé aux préalables", a-t-il expliqué. "Je persiste sur le fait que nous ne pouvons envisager un dialogue serein sans mesures d'apaisement", a-t-il précisé. Pour cela, il dit toujours attendre "la concrétisation" des promesses formulées par le pouvoir. "Nous avons eu des promesses, nous attendons toujours du concret", a-t-il ajouté. Malgré le discours musclé et sans concession du chef de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, qui a opposé un niet catégorique aux "préalables", le panel ne baisse pas les bras. "Nous avons un engagement de la part du chef de l'Etat. Nous attendons toujours sa mise en ?uvre", indique encore Karim Younès qui refuse de commenter directement les "niets" d'Ahmed Gaïd Salah.
Jeudi dernier, le panel, constitué initialement de 6 personnalités, a décidé de poursuivre son ?uvre. La démission, la veille, de Smaïl Lalmas, suivie jeudi soir de celle d'Azeddine Aïssa, n'a pas empêché l'équipe de Karim Younès d'annoncer "le début prochain" des consultations pour le dialogue. Pour se consoler de ces défections, le panel annonce de nouveaux ralliements. La journaliste Hadda Hazem, l'avocate Fatma-Zohra Benbraham et le président de l'Association des oulémas, Abderrazak Guessoum ont renforcé l'équipe en attendant probablement l'arrivée d'autres personnalités. Beaucoup de personnalités nationales "conviées" par l'équipe de Karim Younès pour rejoindre le panel ont refusé l'offre.
C'est le cas d'Ahmed Taleb Ibrahimi, de Mouloud Hamrouche ou encore d'Ahmed Benbitour. Ce dernier estime, dans une interview accordée au site AlgériePatriotique, que "l'heure n'est pas au dialogue" mais "à la satisfaction des revendications du peuple". À l'entame de sa mission, le coordinateur du panel, Karim Younès, avait conditionné tout dialogue à la libération des détenus du hirak, la levée des contraintes sécuritaires imposées aux manifestations de vendredi, l'ouverture du champ médiatique et le départ du gouvernement de Noureddine Bedoui.
Le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, s'est engagé à satisfaire toutes les demandes sauf celle liée au départ du gouvernement. Il a précisé que cette question relevait de "la Constitution". Ce qui ne l'a pas empêché de signer le limogeage d'un membre du gouvernement quelques jours seulement après cet engagement. Dans un discours prononcé mercredi, Ahmed Gaïd Salah a désavoué le chef de l'Etat en refusant "les préalables" qu'il considérait comme "des diktats". Il a, néanmoins, réitéré son appel au dialogue "comme seule solution" de sortie de crise.
Ali Boukhlef
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Posté Le : 03/08/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Boukhlef
Source : www.liberte-algerie.com