Algérie

«Nous avons tout enduré pour l'amour de la patrie»



«Nous avons tout enduré pour l'amour de la patrie»
Au cours d'une conférence organisée mardi après-midi, au Club des médias culturels, à la salle Atlas (Bab El-Oued) par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), la militante Zhor Drif-Bitat a mis en exergue le courage et la volonté du peuple algérien contre les forces ennemies jusqu'au bout, précisant que, parmi les objectifs des Algériens à travers ces actions contre l'occupant qui ont duré un siècle et demi était de démontrer la férocité de cet ennemi à l'opinion nationale et internationale.Intervenant dans le cadre des rencontres «Wakafette Tarikhiya» à l'occasion de la célébration de la Journée du Chahid, la mou-djahida a tenu à préciser que les actions menées contre l'occupant français étaient de montrer à l'opinion publique nationale et internationale l'agressivité du pouvoir français en disant avec un regard fier que «nous avons toujours voulu combattre politiquement le colonialisme français», «On a supporté et on a lutté contre ces forces pour notre patrie. On n'avait pas peur de la mort mais on avait peur de la torture. On avait aussi peur de l'échec de nos attentats face aux Français, peur de décevoir nos chefs qui nous faisaient confiance pour mener à bien ces actions» A propos des actions menées par des femmes militantes dans les quartiers d'Alger, Drif-Bitat a révélé que ces attentats ont été exécutés du fait que ces femmes algériennes ressemblaient à des femmes européennes et que l'occupant ne pouvait pas les suspecter. «On ressemblait à des Européennes, on passait partout et on pouvait entrer dans des cafés sans attirer l'attention des Français», fera- t-elle encore remarquer. Zohra Drif-Bitat a également évoqué les massacres du colonialisme français pour détruire le peuple algérien. «L'occupant français voulait, à tout prix, détruire notre identité et notre culture à travers la destruction de nos écoles et nos zaouias». Elle a par ailleurs indiqué que l'occupant français avait pour stratégie de mener des opérations de tortures à Alger. «La baie d'Alger était un cimetière pour les personnes qui étaient exécutées et jetées par hélicoptère en mer Méditerranée comme des crevettes. On les appelait d'ailleurs «les crevettes Bigeard», a-t-elle rappelé. Drif-Bitat est également revenue sur ses mémoires intitulées « Mémoires d'une combattante de l'ALN, Zone autonome d'Alger» parues aux éditions Chihab. Elle a précisé dans ce sens qu'elle y raconte la férocité du colon français et ses crimes et montre aussi le parcours militant des chouhada qui ont arrosé cette terre de leur sang. «J'ai voulu aussi à travers mes mémoires faire revivre la Casbah avec ses ruelles, ses enfants, ses femmes, et l'objectif dans tout cela est de montrer à la génération montante la souffrance du peuple algérien durant un siècle et demi et qui voulait combattre ce colonialisme abject avec le peu de moyens qu'il avait», a-t-elle fait savoir. Et d'ajouter : «J'ai raconté aussi ce que j'ai vécu en tant qu'adolescente et ce que j'ai entendu lors de mon arrestation». Et d'ajouter : «J'ai longuement évoqué le combat des Algériens et leur solidarité et comment ils se sont opposés à une armée puissante». La moudjahida a fait savoir, par ailleurs, qu'elle s'est référée dans son livres à des acteurs vivants et des témoignages. «Quand j'ai décidé d'écrire mes mémoires, j'ai esti-mé qu'il était nécessaire de con-tacter ceux et celles qui étaient encore en vie pour partager ensemble des moments de guerre. J'ai contacté par exemple la moudjahida Djamila Bouhired pour me rappeler les moments qu'on a passé ensemble». Elle a également révélé que ces mémoires resteront pour nos enfants et les générations futures. «En écrivant mes mémoires, j'avais dans l'esprit de dire à nos jeunes, n'oubliez jamais que la liberté pour un peuple et un pays est une chose extraordinaire et fragile en même temps et que notre guerre est la matrice fondatrice de notre indépendance», a-t-elle souligné dans ce sens. Elle a, en outre évoqué la préparation de la grève des huit jours et la terrible nuit du 2 au 3 février 1957 au domicile des Bouhired. «Cette grève était pour les Algériens une grande victoire politique», a-t-elle encore souligné. Et de poursuivre : «Cette grève a été marquée par des arrestations massives, suivies de tortures systématiques. Elle a eu, vraiment un impact national et international.» La conférencière a débattu en fin de cette rencontre qui a été marquée par la présence de nombreux historiens et chercheurs des sujets concernant l'arrestation de Ben M'hidi, de Djamila Bouhired, la Casbah, au c?ur de la résistance...




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