«Nous avons prouvé que le FNA n'est pas un parti saisonnier»

Photo : M. Hacène
Entretien réalisé par
Ali Boukhlef

La Tribune : Comme beaucoup de partis, le FNA va participer aux prochaines élections législatives. Comment se prépare votre parti à cette échéance '
Moussa Touati : Le Front national algérien se prépare normalement. Nous avons commencé notre campagne électorale depuis 2011. On avait animé 1013 activités, entre réunions locales et wilayales. Cela rentrait dans le cadre normal de la structuration interne ; mais aussi pour sensibiliser les militants et les inciter à se mobiliser pour les échéances électorales. Cela a facilité le travail à nos militants qui se trouvent dans 1306 communes, répartis sur les 48 wilayate et 551 daïrate. Nous avons donc réussi à nous doter d'une large base militante. A travers ce redéploiement, nous avons prouvé à l'opinion publique que nous sommes un parti présent sur le terrain. Le FNA n'est pas un parti saisonnier qui n'apparaît que lors de rendez-vous électoraux. C'est aussi comme cela que nous voulons ancrer le principe de changement dans le pays. C'est également grâce à ce travail de terrain que nous occupons, aujourd'hui, une place enviable sur la scène politique nationale.

Justement, en 2007, vous avez occupé la troisième place à l'issue des élections locales. Comment comptez-vous garder cette place et, éventuellement, faire mieux '
Je dois dire d'abord que nous n'avons aucunement l'intention de minimiser la place des autres partis. Nous ne devons pas, non plus, prendre à la légère les voix de notre peuple. Nous devons, au contraire, faire du militant et du citoyen, le détenteur de la parole, avant et après chaque élection.En ce qui nous concerne, nous avons ouvert, avant cette échéance électorale, un atelier au sein de notre base militante. Nous avons travaillé de sorte à organiser des élections à la base. Ce sont ces élections qui doivent élire les représentants du parti au niveau local, mais aussi les militants qui devront conduire les listes du parti lors des élections législatives et locales. Nous avons voulu donner, ainsi, une place plus importante au militant au détriment de l'élu.Car je dois rappeler que nous nous sommes trompés en 2002 et en 2007. Nous avions laissé la possibilité à n'importe qui de se porter candidat sur nos listes. Nous avions, certes, obtenu en 2007, 15 postes de députés et 1847 élus locaux, dont 131 présidents d'APC. Sauf que ces gens-là n'étaient pas venus forcément par conviction. Ils ne véhiculaient pas les idées idéologiques et économiques du FNA. Du coup, nous étions des représentants chez l'administration au lieu d'être des représentants du peuple.

Comment éviter ces erreurs '
Avant d'adhérer chez nous, il faut que le militant connaisse les objectifs politiques du parti. Il faut qu'il soit imprégné des principes que défend le parti. Dans le cas contraire, cette personne va trahir le parti et le citoyen.De ce fait, nous voulons que notre parti soit au service du citoyen et non au service de personnes ou des élus. L'intérêt du citoyen et celui de l'Algérie sont nos objectifs suprêmes. C'est uniquement comme cela que nous pouvons donner une bonne image de l'Algérie.

La conception des listes électorales constitue, souvent, des moments de tensions au sein des partis politiques. Qu'en est-il au FNA '
Nous n'avons pas ce problème au FNA. Nous ne pouvons avoir de problème parce que nous avons 380 000 adhérents, répartis sur l'ensemble du territoire national ainsi que l'émigration. On peut, certes, trouver des opportunistes. Mais ils sont très minoritaires dans le parti.

Dans l'hypothèse où vous seriez majoritaires. Quelle sera votre priorité'
Depuis la création du parti, nous réfléchissons à la meilleure manière de considérer le citoyen algérien de sorte qu'il soit souverain dans son pays. Or, un citoyen ne peut être souverain si ses droits sociaux et politiques sont bafoués. C'est pour cela que nous voulons instaurer un Etat où règnent la justice et l'équité. Je crois que si nous arrivons à instaurer cette équité, le citoyen trouvera son aise et l'envie de vivre dans le pays. Notre objectif, pour nous qui sommes un parti démocrate et social, est de construire une économie sociale qui sera avant tout au service de l'homme.

Est-ce que le FNA envisage des alliances au cas où vous n'auriez pas une majorité suffisante '
Je crois que si nous n'avons pas une majorité suffisante pour gouverner, nous serons amenés à lier des Alliances avec des partis proches de nous sur le deux plans, politique et économique. C'est cela la politique. Nous représentons une catégorie sociale et c'est cette dernière qui doit nous dicter ce que nous allons faire. Mais il n'est pas question pour nous de rester dans l'opposition pour le plaisir de l'être. Cela ne règlera pas les problèmes des Algériens.

Une question un peu personnelle, si vous permettez : Vous serez candidat au pas '
Franchement, je n'ai pas encore tranché la question. Je suis partagé entre le choix de faire campagne pour moi-même ou pour les listes de mon parti. Je suis donc sur une balance.Pour le reste, ce sont les Assemblées générales qui décident. J'ai envoyé des correspondances à tous les bureaux de wilayate, les instruisant d'organiser des Assemblées générales pour le choix des listes qui vont porter les couleurs du parti. Au bureau, nous ne regardons que la conformité du candidat et les critères de son choix.