Algérie

«Nous avons de quoi faire face»


Obligé de monter en première ligne par cette conjoncture très singulière, Mohamed Arkab, le ministre de l'Energie, a dû, hier encore, sortir un attirail d'arguments pour convaincre que la situation induite par la pandémie de Covid-19 sur la demande de pétrole, happée dans des proportions quasi historiques depuis le début de l'année, n'est pas aussi désastreuse qu'on pourrait le craindre et les prix devraient renouer avec la hausse sous peu.À partir des studios de la Chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, hier, Mohamed Arkab a encore étalé tout l'optimisme qu'il ne cesse d'afficher depuis quelques jours malgré les temps extrêmement difficiles auxquels le pétrole est soumis. Le ministre s'est, encore une fois, félicité de la conclusion de l'accord annoncé le 12 avril dernier par l'Opep et ses alliés menés par la Russie dans le cadre de l'Opep+ annonçant une coupe de production de 9,7 millions de barils par jour du 1er mai au 30 juin prochain. Un accord, pour le ministre algérien de l'Energie et selon des experts consultés par l'Opep, a-t-il affirmé, qui permettra au baril de pétrole de renouer avec la tendance haussière suivant l'évolution de la demande, comme il est constaté avec le déconfinement progressif en Asie et en Europe. «C'est une reprise, c'est vrai, timide de la demande de pétrole, mais elle sera graduelle, suivant la relance de l'activité de l'économie mondiale (?) et la mise en application de l'accord Opep+», assure M. Arkab qui a fait état de la volonté d'autres pays non signataires de l'accord dit «historique» de se joindre à l'effort de réduction de production devant entrer en application vendredi prochain en principe. Des signaux, selon le ministre, qui ont conféré une certaine stabilité au marché depuis deux jours notamment puisqu'il n'est pas allé sous la barre des 20 dollars le baril pour le Brent, le pétrole de référence algérien.
Mohamed Arkab est un ministre qui respire l'optimisme, lui qui assure que l'économie mondiale ne restera pas au niveau qui est le sien en ce moment, pour preuve il citera la Chine «où la relance économique est réelle avec le transport qui reprend» avant de (re)marteler que nous allons vers une relance de l'économie mondiale à partir du second semestre de cette année même si, d'un autre côté, il ne disconvient pas qu'il sera «difficile de revenir rapidement à la normalité dans le marché pétrolier». Son optimisme, il en fera part également en s'aidant de chiffres en perspective comme ceux de l'AIE qui s'attend à partir de mai prochain à un baril de pétrole oscillant dans une moyenne entre 35 et 37 dollars. La seule et unique solution pour le rééquilibre du marché c'est le respect rigoureux de l'accord de réduction des 9,7 millions de barils par jour, et l'Opep+ a les outils qui lui permettront de voir si cet accord est respecté, a assuré le ministre algérien de l'Energie qui, par la suite, s'est livré à l'exercice consistant à défendre les capacités algériennes en production, en maîtrise du prix de revient du baril local et des potentialités chiffrées et non encore exploitées du pays en matière d'hydrocarbures.
Ainsi, le coût de revient moyen du baril de pétrole algérien, M. Arkab l'évalue à 14 dollars et rappelle pour ceux qui ne le savaient peut-être pas que l'essentiel de notre production de pétrole vient de Hassi Messaoud, gisement qui «n'a pas dit son dernier mot» tant il n'a pas atteint encore ses pleines capacités de production. Hassi Messaoud dont le coût de revient du baril n'est, lui, que de 5 dollars et surtout, si l'on se fie aux propos du ministre, permet à l'Algérie de faire face au déséquilibre du marché.
Au riche sous-sol qu'elle exploite et toutes ses potentialités, ce qui permet à Sonatrach de maîtriser les coûts c'est le fait qu'elle n'ait pas d'endettement. Et à en croire le ministre Mohamed Arkab, les potentialités du pays en hydrocarbures, avec ses 1 340 millions de tonnes (10 milliards de barils) de pétrole avérées en réserves, soit 27 années de production, et les 2 368 milliards de mètres cubes de gaz et les 260 millions de tonnes de condensat, soit un équivalent au total de 4,1 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep), ont de quoi lui permettre de voir venir même si la conjoncture n'est pas facile.
Azedine Maktour
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