Algérie

“Nous avons besoin d’une révolution énergétique globale”


Le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), M. Nobuo Tanaka, a estimé hier à Alger que le monde a besoin “d'une révolution énergétique globale” afin de changer le mode de consommation et production de l'énergie. “Nous avons besoin d'une révolution énergétique globale pour changer la façon de produire et d'utiliser l'énergie”, a indiqué M. Tanaka lors d'une conférence sur les perspectives de l'AIE concernant le marché pétrolier mondial, devant les cadres du ministère de l'Énergie. Pour ce faire, le responsable de l'AIE préconise “plus d'investissements dans le domaine de l'énergie, plus d'efficacité énergétique de la part des pays consommateurs, plus de diversifications des ressources énergétiques et plus de transparence” dans les marchés pétroliers. À ce propos, cet expert a appelé les pays producteurs à augmenter leurs investissements pour faire entrer en production les nombreux gisements non encore exploités. M. Tanaka a recommandé plus de transparence sur les marchés pétroliers par l'échange des données, notamment sur les stocks pétroliers, rappelant l'importance de l'initiative conjointe pour les données pétrolières (Jodi), lancée en 2001 par six organisations pétrolières et de statistiques, dont l'AIE, l'Opep et le Forum international de l'énergie.    Abordant les perspectives du marché pétrolier, M. Tanaka a prévu que la demande mondiale de pétrole “restera élevée en 2008, en dépit de la contraction de la demande des pays de l'OCDE, tirée par la robustesse de demande des pays émergents”. L'AIE, rappelle-t-on, avait relevé, pour la première fois depuis plusieurs mois, dans son rapport mensuel de juin sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2008 à 86,9 mbj, soit une révision en hausse de 80 000 barils par jour (b/j). Le marché pétrolier restera “très volatile” en 2008, a encore dit M. Tanaka en raison de “la spéculation, la dépréciation du dollar, les risques géopolitiques et la forte demande émanant des pays émergents comme la Chine et l'Inde”. Toutefois, a-t-il prévu, “la situation va s'améliorer en 2009-2010 grâce à une hausse simultanée de la production, due au lancement de plusieurs projets dans les pays membres de l'Opep, et l'augmentation des capacités de production supplémentaires dans le monde. Mais l'intervenant s'attend à un resserrement de l'équilibre entre l'offre et la demande sur le moyen terme (jusqu'a 2013) à cause des capacités de production supplémentaires (réserves de production rapidement mobilisables) réduites, restant en dessous du seuil requis de 4,5 millions de barils jour”. Le gouverneur de l'Algérie à l'Opep, M. Hamid Dahmani, a répliqué à ce constat, en indiquant que les pays de l'Opep ne peuvent consentir des investissements coûteux dans les capacités de production supplémentaires pour améliorer l'offre, alors que la demande des pays occidentaux en pétrole risque de baisser en raison du développement des énergies alternatives. Selon M. Dahmani, l'Opep “est optimiste concernant les capacités de production excédentaires”, indiquant qu'elles sont “substantielles”. Par ailleurs, M. Tanaka a indiqué à la presse en marge de cette conférence qu'il a abordé aussi avec le ministre de l'Énergie et des Mines les perspectives de coopération entre l'Opep et l'AIE.
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