-Votre entreprise a adhéré au code de bonne gouvernance. En quoi cela était-il important pour vous '
L'essentiel d'abord c'est de nous trouver dans un environnement semblable à ce qui se passe dans les autres pays, que l'Algérie soit comme les autres pays de la région et les pays émergents. Ce qui nous intéresse par ailleurs dans cette histoire de gouvernance c'est de passer d'un statut d'une entreprise à caractère familial à une entreprise pérenne qui va durer 30 ans ou 50 ans. Quand on est dans une entreprise familiale avec notre culture et notre éducation, il faut pouvoir passer le relais aux générations futures dans un premier temps.
En même temps, rester en communication et en transparence avec les pouvoirs publics, garder une main tendue vers eux, leur prouver que nous sommes des hommes d'affaires responsables. Je suis là pour faire du capital, du business et je suis là également pour remplir ma mission qui est de fabriquer et de distribuer des médicaments de qualité sur tout le territoire algérien, à la disposition du patient algérien. Voila mes règles de bonne gouvernance.
-Concrètement, sur le plan interne, en quoi cela a été difficile pour adopter la bonne gouvernance '
Passer d'un modèle familial qui a duré pendant vingt ans à un modèle de société par actions avec un conseil d'administration, séparer le stratégique de l'opérationnel, prendre des décisions en collaboration avec le personnel de l'entreprise, ouvrir le capital éventuellement à des entreprises étrangères ou nationales.
Tout cela n'est pas facile à faire. à‡a nous a pris cinq à six ans et nous en sommes encore au démarrage parce que les règles de conduites de bonne gouvernance sont longues à appliquer. Elles sont nouvelles pour nous. Il faut former les gens. Il faut informer autour de nous pour diffuser. Ce sont des questions vont prendre encore quelques années, je pense.
-A quel terme pensez-vous pouvoir ressentir l'impact de la bonne gouvernance directement sur la croissance de votre entreprise '
Je crois pouvoir dire très vite. Dans notre situation, nous sommes passés en société par actions au début du mois d'août dernier. Nous espérons au bout de 24 mois revenir sur des projets de croissance à deux chiffres. Les règles de bonne gouvernance sont utiles, éthiques et permettront à toutes les entreprises qui y adhéreront de se développer. Ensuite, il faut trouver les moyens financiers de soutenir ce programme.C'est-à-dire trouver les structures financières dans le public, institutions, structures nationales ou internationales pour nous permettre de nous développer. Par la suite envisager des ouvertures de capital ou des cotations en bourse lorsque les chiffres et les situations financières le permettront.
-Qu'est-ce qui empêche dans la conjoncture économique nationale actuelle les entreprises d'aller vers la bonnes gouvernance '
D'abord, il faut une concertation et une communication réelle et perpétuelle avec les pouvoirs publics. Nous ne sommes pas là pour leur montrer ce qu'ils doivent faire, mais juste pour se parler et s'écouter. Ensuite, ce dont nous avons besoin, c'est un environnement réglementaire et législatif stable. En tant qu'industriels, nous avons des plans de progression, des business plan à développer à cinq ans, voire plus, à sept ans. Pour cela, on ne peut pas changer d'activité ou de lois qui régissent nos activités tous les 12 ou 24 mois. Ce n'est pas possible. Il faut qu'on ait cette stabilité.               Â
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Posté Le : 25/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Safia Berkouk
Source : www.elwatan.com