Algérie

«Nous avons beaucoup de leçons à tirer de l'expérience algérienne de réconciliation nationale» Cheikh Omar Diarra, conseiller politique malien, affirme :


«Nous avons beaucoup de leçons à tirer de l'expérience algérienne de réconciliation nationale» Cheikh Omar Diarra, conseiller politique malien, affirme :
Cheikh Omar Diarra, conseiller politique et personnel du président Ibrahim Aboubacar Keita, ex-Premier ministre et ex-président de l'Assemblée nationale du Mali, a souligné, hier à Alger, le rôle de l'Algérie dans l'accompagnement du Mali dans sa période de transition, en plaidant pour une nouvelle alliance stratégique entre l'Algérie et le Mali.
Lors d'une conférence de presse au journal Echaab, cheikh Omar Diarra, qui effectue une visite en Algérie, accompagné d'une délégation politique du Parti du rassemblement du Mali, a rappelé «la relation bilatérale qui a existé dans les années 60, au cours desquelles le Mali avait été aux côtés de l'Algérie dans sa lutte d'indépendance nationale», et appelé à «recréer cette relation stratégique, parce qu'aujourd'hui, le Mali se trouve pratiquement dans la situation où il faut refonder un nouvel Etat et il faut refonder les relations diplomatiques à la fois régionales, continentales et internationales». Aussi, dit-il, «dans ce nouvel environnement dans lequel le Mali va évoluer à partir des prochaines élections, nous avons des leçons à tirer des expériences algériennes, notamment de lutte contre le terrorisme, un domaine dans lequel les deux pays peuvent échanger beaucoup de choses, y compris aussi, en matière de réconciliation nationale. Sur le plan diplomatique, il est dans l'intérêt des pays de la région de trouver des solutions aux problèmes de la région», a indiqué le conseiller politique malien, en insistant sur le renforcement de la coopération militaire, puisque le Mali va vers la construction d'une nouvelle armée patriotique. En faisant état d'une «plage énorme de coopération» qui existe entre les deux pays, cheikh Omar Diarra a souligné la nécessité que «les experts des deux pays s'assoient à la même table pour les matérialiser et donner les meilleurs résultats».
S'agissant de la situation au Mali, Cheikh Diarra a fait état de l'effondrement des institutions de son pays, et est revenu sur l'intervention militaire française qui a permis la libération des grandes villes du nord du pays. Il a indiqué, en outre, que son pays est à la veille d'échéances politiques importantes, notamment des élections présidentielles prévues en juillet prochain, et qu'il est «en phase de reconstruction d'un Etat national et de nouvelles institutions, l'armée, la justice et la police. Surtout pour assurer la réconciliation nationale, et trouver les voies et moyens à travers un dialogue politique approfondi», qu'il considère comme «une condition sine qua non pour stabiliser la situation au nord du pays». S'agissant de la libération de Gao, Kidal et Tombouctou, il a indiqué qu'«on peut dire qu'elles sont libérées de la présence des groupes islamistes, mais on ne peut pas dire qu'il y a une stabilisation et une sécurité, puisque les ratissages se poursuivent toujours», a-t-il estimé. Cependant, il s'est abstenu de livrer des chiffres, arguant du manque d'information. Quant à son séjour en Algérie, le conseiller malien a indiqué que cela participe au renforcement des relations politiques bilatérales, et que les échanges et rencontres ont permis d'éclaircir un peu plus la situation au Mali, où il y a jusqu'à présent beaucoup de zones d'ombres sur ce qui s'est passé l'an dernier. Cheikh Diarra a fait état, à ce sujet, de «méconnaissance de la réalité politique malienne qui peut conduire à des erreurs d'appréciation et des prises de positions politiques et diplomatiques qui ne correspondent pas à la réalité», en précisant que «ces échanges nous ont permis d'expliquer la réalité de manière plus approfondie». Il a également estimé qu' «il y a une communauté de destins entre les deux pays», tout en plaidant pour des «relations plus solides, qui tiennent compte d'une meilleure perception de la réalité sur le terrain». «Globalement les interlocuteurs que nous avons rencontrés ont des positions correctes, sur certains aspects cela mérite d'être approfondi, et les principes sur lesquels est fondée la diplomatie algérienne est juste», a-t-il dit en outre. Il a affirmé que si les élections se déroulent convenablement, «il pense que les conditions seront prêtes pour établir des relations bilatérales renforcées et pour traiter des problèmes de la sous région», avant d'insister sur une coopération plus approfondie contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Il faut faire en sorte que la région soit une zone de coprospérité, il faut développer la région pour assécher les systèmes de recrutement des groupes terroristes et djihadistes.
Pour ce qui est du processus politique en cours, il s'est dit favorable au dialogue avec Ansar Eddine, et tous ceux qui ne remettent pas en cause l'intégrité territoriale du Mali, contrairement au Mnla, à propos duquel il dira : «Il ne représente rien sur les plans politique et militaire, sa position est erronée.» «Le coup d'Etat au Mali, qui n'était au départ qu'une mutinerie, s'est transformé en prise de pouvoir suite à la fuite d'ATT», a indiqué le conférencier, en précisant que cela a mis fin à un processus de dégradation des institutions au Mali.

A. R.

Une conférence de solidarité avec le peuple malien
Une conférence des organisations de la société civile de solidarité avec le Mali est en préparation à Alger. Elle regroupera toutes les sociétés civiles de la région du Sahel, à l'initiative du réseau des amis du peuple malien, qui a été créé dernièrement, a indiqué son président, Mahrez Lamari, qui préside également le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui. «Ce réseau a décidé de mener des consultations à partir de la semaine prochaine en direction de la société civile des pays du Sahel, pour organiser ensemble à Alger, très prochainement, une conférence de solidarité avec le peuple malien pour son intégrité territoriale, son unité et pour la reconstruction démocratique du Mali», a-t-il affirmé hier, en marge d'une conférence de presse du cheikh Diarra au journal Echaab.
A. R.
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